Barack Nyare Mba

C’est parti pour le baccalauréat au Sénégal !

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Début des épreuves
C/P : Le quotidien

Après 9 mois d’études, voici venu le jour J pour les élèves de terminale des lycées du Sénégal. C’est plus de 126.000 élèves qui tenteront d’obtenir le sésame pour intégrer les universités et écoles supérieures. Pour cette première journée d’examen et pour faire suite à mon billet le Top 7 des conseils pour gagner le baccalauréat, j’ai décidé de me rendre au lycée Blaise Diagne  de Dakar pour tâter l’atmosphère qui prévalait à quelques heures du début des épreuves.

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Lycée Blaise Diagne
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Il est 7 h30 quand j’arrive et déjà plus grand monde dans la grande cour du lycée. On y voit ici et là des élèves qui se mettent à l’écart pour réviser sous la tranquillité des arbres, d’autres sont en groupe pour discuter en feuilletant les dernières pages du cahier. L’atmosphère n’était pas tendue, plutôt calme, on sentait beaucoup plus la concentration qu’autre chose.

C’est en cherchant de discuter avec un candidat que j’aperçois un jeune homme retiré  dans un angle de la cour avec son cahier. Les quelques minutes avant le début des épreuves étaient pour lui réservées aux dernières révisions. Je m’approche de lui pour recueillir ses impressions :  » Tout se passe bien pour le moment, je révise un peu l’anglais pour me concentrer » et il ajoute :  » J’aime bien l’anglais c’est pourquoi je dois être prêt pour avoir une très bonne note, les autres matières qui viendront seront plus compliquées » .

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Des candidats allant en salle.
Crédit photo Mbanyare

 

Très vite le jeune homme coupe la conversation car me dit-il,  » j’ai besoin de me concentrer, excusez-moi ». Sans insister je le laisse dans sa lecture tout en lui souhaitant bonne chance.

Un peu plus loin dans la cour, j’apostrophe trois jeunes hommes qui marchaient. A la différence du précédent, j’ai pu avoir leurs impressions en vidéo avant le début des épreuves. Apparemment la confiance y est, l’anglais et l’histoire-géographie, qui sont les deux premières épreuves du jour, n’effraient pas trop ces candidats, toutefois la concentration est de mise, car on est jamais à l’abri des surprise.

Lors de ce reportage, j’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de filles candidates, ce qui n’est pas fréquent dans les pays africains. Il faut savoir qu’actuellement le taux de scolarisation des filles est plus élevé que celui des garçons, belle prouesse pour le Sénégal. En discutant de l’examen avec ces adolescentes malgré leur timidité, l’une d’entre elles me dit : » Je me sens prête car depuis des mois je me prépare à cet examen, j’ai confiance pour la suite. » C’est tant mieux, c’est tout ce que nous lui souhaitons. Une lycéenne qui manipulait son téléphone disait qu’elle ne comprenait pas pourquoi certains révisaient le jour même de l’examen. Pour elle, ça augmente le stress. Ce qui n’est pas totalement faux à certains égards.

Des candidates avant le début des épreuves C/P Mbanyare
Des candidates avant le début des épreuves
C/P Mbanyare

De toute façon chacun à sa méthode de contenir le stress avant l’examen, le plus important c’est d’être concentré.

Au sein de l’établissement Blaise Diagne, les candidats rentraient déjà en classe pour recevoir leurs copies, les professeurs sillonnaient les couloirs à la recherche d’un candidat pas informé du début des épreuves.

Je n’avais plus ma place à ce moment précis au sein du lycée, mais un souhait pour tous : Bonne chance !

 

 

 

 

 

 

 

 

 


TOP 7 des conseils pour bien préparer son baccalauréat.

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lyceenaval.fr

 

C’est la dernière ligne droite pour les élèves de terminal avant le début des épreuves du baccalauréat qui commence ce mois de juillet dans certains pays du continent. Au Sénégal comme au Gabon, les candidats à cet examen révisent actuellement à  « plein régime » pour être prêts le  jour-j.

C’est pour contribuer à la réussite du plus grand nombre à cet examen combien important, que je vous propose ce Top 7 des conseils pour préparer sereinement et en toute confiance votre baccalauréat.

Je tiens à préciser que cette liste n’est pas exhaustive mais tentera néanmoins de l’être afin de vous aider au maximum.

1.     La santé avant tout

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Il faut absolument être en bonne santé physique et psychologique, c’est un préalable sine qua non pour préparer sainement son examen. Les nuits blanches accompagnées de plusieurs tasses de café et boissons gazeuses sont vivement déconseillées à quelques jours du début des épreuves. Faites des pauses quand vous révisez, dormez suffisamment (8h/nuit), mangez équilibrer et surtout faites du sport pour décompresser.

2.      Faites des fiches de révision

lewebpedagogique.fr
lewebpedagogique.fr

Pendant des mois vous avez travaillé sur toutes les matières enseignées durant l’année scolaire, il est désormais temps de faire des fiches de révision par matière. Si vous l’avez déjà fait c’est super ! Une lecture régulière de ces fiches vous aidera à mieux réviser, à ménager vos nombreuses heures d’étude. L’avantage des fiches de révision c’est qu’elles sont pratiques car au lieu de réviser sur plusieurs pages de cahier, elle résume l’ensemble de vos cours et regroupe les formules essentielles à retenir.

3.     Allez sur internet

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Quoi de plus utile qu’internet pour réviser ? Sur la toile vous trouverez une multitude de réponses à toutes vos incompréhensions à travers des tutoriels, des articles (comme le mien), des vidéos ou encore des forums. Une bonne utilisation d’internet vous apportera autant que plusieurs jours de révision, c’est pourquoi il ne faut pas hésiter à y jeter un coup d’œil car une explication capitale peut en sortir.

4.      Révisez en groupe

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Le partage des connaissances avec vos condisciples est bénéfique et profitable à tous. Sortez travailler avec ceux qui peuvent vous apporter une explication supplémentaire sur une matière, ou un concept pas bien compris, vous verrez que certains points d’ombre trouveront lumière à la suite des discussions, des explications et des échanges des fiches révision. Tacher de ne pas travailler tout le temps en groupe, il faut bien que vous compreniez sans l’aide des autres.

5.     Améliorez vos points faibles et travaillez sur vos points forts

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workgroup.fr

Si depuis de nombreux mois vous ne comprenez pas toujours une matière, ce n’est point à quelques jours ou semaines que vous le comprendriez. Pour ce genre de matière, révisez pour avoir un niveau acceptable, en même temps, renforcez plutôt vos points forts pour combler  vos faiblesses. C’est une technique objective qui ne vous fait pas perdre de temps dans vos révisions. A l’impossible nul n’est tenu.

6.     Passez du temps avec vos proches

routemeridienne.fr
routemeridienne.fr

L’approche du jour-j  stress énormément les élèves, c’est d’ailleurs normal. L’une des meilleures façons de gérer le trop de stress est de passer du temps avec les siens. Les parents et les amis  sont d’un grand soutien moral et psychologique à quelques jours du début des épreuves. Rien de mieux que les paroles tendres de sa maman, les blagues de son ami(e) pour oublier le stress et l’angoisse du bac. C’est soulageant !

7.     Ayez confiance en vous

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« L’homme est à la mesure de toute chose », cette citation de Platon exprime parfaitement le pouvoir de chacun d’entre vous. Si vous vous faites confiance, vous pourrez réaliser vos souhaits notamment celui de gagner votre baccalauréat. La confiance en soi est primordial dans ce type d’examen, alors croyez en vous et en votre travail et tout ira bien. Promis.

Je vous laisse avec Banlieusards de Kery James pour vous booster le moral….Bonne chance à tous !


Les Lions « pitoyables » du Cameroun

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Equipe du Cameroun prenant la photo officielle.(Crédit photos : Mboafootball.com)

La rencontre d’hier soir qui opposait les lions « pitoyables » du Cameroun aux Varenti de Croatie est sans aucun doute rentrée dans l’histoire de la participation des équipes Africaines en Coupe du monde. 4-0 c’était le score, bien-sur à l’avantage des Croates au cas où certains parmi vous ne le croiraient pas.

Si vous n’avez pas regardé le match, sachez que c’était affreux de voir ce maillot vert porté par Roger Milla, Omam BIYIK, Joseph Anthoine BELL, bafoué et déshonoré de la sorte. Rien ne pouvait le permettre, pas même les primes.

Il est tolérable de perdre un match mais avec honneur et fierté surtout quand on est un Lion. L’équipe nationale Camerounaise était tout sauf un fauve des savanes africaines, ah oui ça c’est certain. J’ai rarement vu une équipe en Coupe du monde aussi dépouillée que celle-là en termes de caractère de jeu, de système de jeu, de cohésion défensive et offensive mais surtout de ce fighting spirit légendaire reconnu à cette équipe Camerounaise.

Je n’ai pas l’intention de refaire le match en vous racontant tout ce qui sait passer, ce serait me faire vivre un cauchemar deux fois. Je ne peux pas me le permettre. Tout ce que je sais désormais c’est que les lions du Cameroun ne sont plus « indomptables » mais plutôt « pitoyables » pour deux raisons :

L’absence d’un jeu d’équipe….

Le système de jeu mis en place était tellement inadapté et mal appliqué que ça leur a coûté 4 buts bien comptés. Le ballon circulait mal sur le terrain, les joueurs ne se trouvaient pas bien dans les espaces. On ne savait pas très bien par où le danger pouvait venir malgré les percées infructueuses de Moukandjo qui voulait surement se faire remarquer par les recruteurs de grands clubs. C’était raté en tout avec sa prestation médiocre, car  il n’a pas apporté de véritables occasions de but juste des montées de balles et quelques dribles mal faits. Le jeune Aboubacar avait tant a donné mais dépourvu de passes par ses coéquipiers, il ne pouvait pas mettre en danger le gardien Croates.

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Song explusé après son geste..(crédit photo : France24.com)

 Le milieu de terrain a très vite été abandonné par Alexandre Song non pas à cause mais grâce à son ingéniosité. Un geste absurde d’anti jeu sur Mandzukic lui a valu un carton rouge en première mi-temps. Déjà qu’ils étaient menés, ils allaient maintenant être laminés par les Croates.

Les Camerounais n’ont en aucun moment du match, développé un football capable de battre cette équipe Croates, comme n’importe quelle autre équipe dans ce mondial d’ailleurs. Elle n’a pas le niveau qu’il faut et l’attitude qui sied quand on participe à ce type de compétition. On peut compter sur les doigts d’une main le nombre d’occasions de but, de corners ou de coups franc décisifs créés par les coéquipiers d’Eto’o remplaçant. En tout cas rien de tout ce qui devait apporter le danger n’a été fait pour remonter au score. C’est Pitoyable quoi !!!

 Un esprit d’équipe inexistant

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Des lions qui se battent entre eux. (crédit photos : Mboafootball)

Au de-là de l’aspect footballistique, il n’y avait pas de véritable cohésion ni de solidarité entre les joueurs, c’est le sempiternel problème. Il revient toujours dans cette équipe Camerounaise, c’est un boulet qu’elle traîne depuis des années déjà, apparemment elle s’y est habituée et compose avec en dehors comme sur le terrain. La preuve Assou Ekotto et Mouckandjo  ont voulu nous offrir un combat de boxe sur un terrain de football. Près d’un milliard de supporteurs et de téléspectateurs ont vu ça. Quelle image de l’équipe du Cameroun et du Fair Play donnent-ils? C’est ce qui arrive quand une équipe est divisée en son sein.

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Roger MILLA célébrant son bue en Coupe du monde. (crédit photo Cameroun-online)

Ce qui doit en principe vous unir c’est-à-dire la volonté de remonter au score, vous désuni tellement il y a d’égo, de la jalousie et un conflit de génération.  Les joueurs Camerounais n’ont pas montré d’orgueil ni de fierté pour leur maillot, ils ont très vite jeté l’éponge alors qu’un sursaut d’orgueil suffisait pour recoller au score. Le fighting spirit qui a caractérisé cette équipe Camerounaise est « mort », le fameux « Impossible n’est pas camerounais » est aujourd’hui aussi lointain que la dernière participation de Roger MILLA en Coupe du monde.  C’est fini ça !

Les Camerounais n’ont pas du tout montré de solidarité dans le jeu ni de caractère dans la défaite. C’est ce qui fait le plus mal et où est la grande déception des millions de supporteurs Africains. Cette équipe a montré hier qu’elle n’était plus celle-là que le monde a connu dans les années 90, celle-là que les jeunes Africains ont admirée et supportée depuis de nombreuses années. Les lions ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes, la photographie d’une gestion scrabbleuse de l’équipe nationale et d’un football en perfusion depuis de longues années.

Ça été pitoyable ce match,  je vous assure. C’est la fin d’une génération mal gérée et mal encadrée. Si vous n’en voulez plus, laissez la place aux jeunes et à une nouvelle classe dirigeante du football Camerounais, parce que à cette allure on va droit au mur.

De toute façon les Camerounais rentrent bientôt à Yaoundé car ils sont d’ors-et-déjà éliminés. Tout ce que nous espérons c’est le changement à leur arrivée au pays.  Que les Camerounais Veillent à ce qu’il y ait des changements non seulement dans l’équipe mais aussi au sein de la fédération…Il faut désormais qu’on commence à jouer au football au Cameroun, trêve de guerres intestines qui tuent cette passion que vous dites aimer.


Ce dont l’Afrique a besoin pour sa démocratie

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Carte de la démocratie en Afrique (https://www.statistiques-mondiales.com/carte_afrique.htm)

La problématique sur la démocratie en Afrique est toujours au centre des débats et au cœur des préoccupations des hommes et des femmes de ce continent.  C’est à la suite de l’article de mon ami blogueur Congolais Serge Katembera dont le titre est De quelle démocratie l’Afrique a besoin ? que j’écris ce billet afin d’apporter mon regard sur cette question qui a pourtant fait couler beaucoup de sang de salive et d’encre.

Je suis de la génération 80 et nous sommes en 2014, la démocratie à laquelle nous et ceux de la génération 90 souhaitons pour nos pays respectifs et pour notre Afrique, est presque la même que celle des générations qui nous ont précédées depuis les indépendances. Il est invraisemblable qu’après plus de cinquante ans, la plupart des pays soient encore au même niveau de revendications. Comme quoi la pilule démocratique a vraiment du mal à passer en Afrique.

Lorsque nos pays sont devenus indépendants en 1960, une partie des dirigeants de l’époque ont replongé très tôt leur peuple dans l’autoritarisme et l’oppression qu’ils venaient à peine de vaincre en devenant indépendants. L’oppressé est devenu l’oppresseur de son propre peuple à travers des systèmes comme le monopartisme, les coups d’Etat militaires, la permanence au pouvoir, la privation des libertés. Tous ces types de régimes abjects prévalaient et/ou prévalent au détriment de la démocratie pluraliste et des droits de l’homme qui étaient pourtant le fer de lance de la lutte pour les indépendances.

En trente ans de monopartisme (1960-1990) nos pays n’ont connu que des échecs socio-économiques et la naissance sur le lit de la corruption d’une classe politique habituée à la pensée unique. L’avènement du multipartisme en 1990 et les accords qui y ont été signés n’ont pas tenue leurs promesses, car jusqu’à nos jours nous n’avons pas des Etats démocratiques, mais plutôt des Etats qui semblent l’être au travers des pseudo organes ou institutions démocratiques (Cours constitutionnelle, commission électorale nationale, CNC, presse privée, conseil d’Etat, etc.).

Que faut-il alors pour nos démocraties ?

Sachant que la démocratie en Afrique consiste à la mise en place des institutions et organes pouvant la reconnaître, la garantir et la réguler, je proposerais quatre préalables pour la renforcer dans nos Etats :

1.      Un Etat de droit : c’est tout simplement un Etat où le droit s’applique à tous, car dans un Etat de droit, la loi coordonne et régule les institutions ou organes constituant le pouvoir politique. Sachant que le spectre de l’autoritarisme rôde autour du pouvoir en Afrique, Il est dans ce cas impérieux que nos Etats soient forts pour garantir la démocratie pluraliste et les droits et devoir des citoyens, pour arbitrer les conflits politiques économiques et sociaux. L’indépendance de la justice est capitale pour la démocratie, sans elle, point d’élection libre transparente et juste, point de libertés civiques point de cohésion sociale. C’est à ce titre que la promotion des Etats de droit en Afrique est plus que nécessaire si nous voulons que la démocratie soit pérenne et ancrée dans nos mœurs institutionnelles.
2.      Une société civile reconnue : la société civile c’est toi et moi, les ONG et associations des droits de l’homme, etc. En somme la société civile est l’œil et la main droite de l’Etat dans la société. Elle défend en amont les intérêts du peuple qui seront en aval défendus par l’Etat, si bien sûr celui-ci est un Etat de droit. Je pense que nos Etats devraient reconnaître et travailler avec la société civile pour veiller à ce que la loi soit respectée par tous et que nul n’abuse de son autorité ou pouvoir à des fins égoïstes ou partisanes. La société civile doit concourir à la vulgarisation de la démocratie auprès des populations par des formations sur la démocratie, les droits de l’homme et civiques, le processus électoral, etc.

 3.      Des partis politiques au service de la démocratie : les partis politiques sont aussi importants que la société civile, car ils sont le creuset des idées et des aspirations du peuple. C’est pourquoi au lieu de faire du clientélisme politique ou la prostitution politique comme c’est le cas actuellement, ils feraient mieux de proposer des idées neuves et constructives, d’éduquer politiquement et démocratiquement leurs membres et sympathisants, de consolider le jeu démocratique en respectant le vote et le résultat des urnes. Parfois le discours des partis politiques est incohérent pour les populations, la transhumance politique et la cupidité de ses leaders ne favorisent pas la réconciliation entre partis politiques et électeurs.

 4.      L’éducation civique et populaire : je pense que le mal de la démocratie en Afrique est l’absence chez les populations d’une culture démocratique. On nous a fait croire que la démocratie se limitait aux élections, à mettre un papier estampillé du nom d’un parti dans une urne. Non, c’est faux. La démocratie est plus vaste que ça, c’est une façon de vivre et de raisonner, une façon d’accepter l’autre dans sa différence (idéologique, religieuse, politique, etc.), une façon de gouverner. C’est pourquoi je crois que l’éducation civique et populaire doit jouer un grand rôle pour préparer les citoyens à défendre et rechercher la démocratie quand elle sera menacée et/ou « kidnappée » par ses détracteurs.

Si personne ne sait ce qu’est la démocratie, comment elle se manifeste, ses avantages, etc. comment alors prétendre la défendre valablement ? Les écoles primaires, collèges et lycée, les universités, les organes étatiques d’éducation populaire, les intellectuels, les citoyens lambda doivent participer chacun à son niveau à l’éducation démocratique des populations. Il y va de la cohésion nationale et la prospérité du pays.

Voilà pour ma part ce que je peux dire sur ce dont l’Afrique et le Gabon ont besoin pour une démocratie réaliste et vérifiable au quotidien. Toutes les énergies doivent se réunir pour créer une synergie qui profiterait à tous, au bonheur de nos populations, au développement de nos Etats, à l’éclosion d’une classe dirigeante démocratique et progressiste qui se démarquerait de celle qui gouverne actuellement et arbitrairement, et ce depuis l’avènement du multipartisme en 1990. Vivement que vous (lecteurs) compreniez les enjeux auxquels nous faisons face.

 

 


Quid sur le New York Forum Africa 3 ?

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https://www.journaldutchad.com/article.

Alors qu’il doit s’ouvrir ce 23 mai à Libreville pour sa troisième édition, le New York Forum Africa (NYFA) essuie déjà de vives contestations. La société civile gabonaise rassemblée au sein du Front des indignés du Gabon multiplie depuis quelques semaines des campagnes anti-forum dans les médias et les réseaux sociaux et prévoit même d’organiser, comme lors des éditions précédentes, un contre-forum des «indignés» (23 au 25 mai) en guise de protestation.

Toujours très réactifs quand il s’agit de répondre verbalement aux dénonciations, les autorités gabonaises accompagnées du promoteur du forum Richard Attias ont contre-attaqué en tenant une conférence de presse pour répondre aux «indignés» et éclairer l’opinion sur le forum.

 Pourquoi s’indignent-ils ?

Je peux résumer l’indignation du Front des «indignés» du Gabon en ces termes : gabegie financière et inopportunité de ce forum.

Gabegie financière parce qu’il y aurait au total près 1 500 invités aux frais de l’Etat gabonais. Parmi eux des Prix Nobel, des économistes, des chefs d’Etat, des  hommes et femmes des médias, des hommes d’affaires, des stars de football, des jeunes entrepreneurs, des chercheurs de renom, en tout cas le gotha international. Pour les «indignés» du Gabon c’est de l’argent gaspillé qui n’impacte nullement le quotidien des Gabonais.

Inopportunité parce que les Gabonais ont en ce moment même des problèmes qui nécessitent les milliards de F Cfa dépensés pour ce forum. La santé, l’éducation, la sécurité, les nombreux problèmes de l’université Omar Bongo, la vie chère et j’en passe. Tous ces domaines doivent en principe être la priorité des fonds décaissés par l’Etat Gabonais.

 Que répondent le promoteur et l’Etat gabonais ?

De leur côté les autorités gabonaises et le promoteur ont répondu aux «indignés» lors de la conférence de presse du 16 mai, en affirmant que 80 % des fonds resteront au Gabon, car ils serviront à payer les hôtels, le transport, la restauration et la sous-traitance des PME gabonaises partenaires.

Autre aspect : les attaques personnelles à l’encontre du couple Attias que certain leader activiste comme Marc Ona Essangui accuse de se faire de l’argent sur le dos de l’Etat Gabonais. Le promoteur répond en affirmant que ce forum se fait avec « la casquette d’une fondation à but non lucratif » et que sa société percevra une commission de « 5 % » . Bla bla bla ou réalité, j’en sais trop rien.

Ce que j’en pense

De toute manière le New York Forum Africa 3 se tiendra même s’il tombe de la neige sous les tropiques durant ces trois jours (23 au 25 mai).  C’est un forum, donc un lieu d’échanges entre des hommes et des femmes d’expériences diverses autour d’un thème choisi par les organisateurs.

Le projet n’est pas mauvais en soi, toutefois les sommes engagées et les conclusions intangibles de ce forum poussent les gens à l’indignation. Depuis trois ans que ce forum existe les sommes décaissées par l’Etat n’ont jamais été publiées (donc pas une idée des commissions versées au promoteur). En plus on n’a pas encore vu ni ressenti les retombées factuelles au Gabon ni en Afrique des recommandations ou des accords qui ont ponctué les éditions précédentes.

Exemple, lors de l’édition 2013 du NYFA la libre circulation des biens et des personnes en zone Cémac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) avait été annoncée à grandes pompes par les chefs d’Etat pour janvier 2014, nous sommes en mai et toujours rien. Ou encore le partenariat signé avec le groupe Gunver qui devrait faire du Gabon un hub de commerce des produits pétroliers sur la façade atlantique de l’Afrique. Que dire du fameux fonds de 200 millions de dollars qui servirait selon les initiateurs à former près de 100 000 jeunes d’Afrique centrale.

En somme trop de bruit et d’argent pour des résultats marginaux jusqu’à présent.


Top 10 des expressions utilisées par les jeunes au Gabon

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Je vous livre un guide d’adaptation parmi les jeunes Gabonais. Les expressions qu’ils utilisent proviennent du patois local, de l’anglais mais aussi des pays voisins comme les deux Congo le Cameroun et le Nigeria.

  1. Mbolo :
    L’hospitalité gabonaise commence par ce mot qui signifie « Bonjour » et « Bienvenue ». C’est l’une des rares expressions communes à toutes les langues du Gabon.
    Exemple : Mbolo la famille, comment allez-vous ?
  2. La Nga :
    Ce mot désigne la femme ou la petite amie, il a été emprunté aux  Camerounais qui l’utilisent également.
    Exemple : J’ai vu en partant à la gare une belle nga, je te dis  oh !
  3. Tué-tué :
    Les hommes trouvent toujours des expressions péjoratives pour les femmes.   Au Gabon cette expression désigne celles qui ont la cuisse vraiment légère. Attention à ne pas le dire à une Gabonaise sinon vous le regretterez.
    Exemple : C’est parce qu’il l’a traitée de tué-tué qu’elle l’a claqué !
  4. Mapane:  C’est un mot très utilisé au Gabon tellement il en existe. Ce sont les quartiers pauvres de Libreville. Il est très difficile de trouver des gens nommer ces quartiers autrement.
    Exemple : Tu es arrivé dans le quartier là? oh c’est un mapane
  5. Kinda :
    Les jeunes utilisent beaucoup ce mot, car il est polysémique. Il désigne l’étonnement, l’appréciation, la grandeur de quelqu’un ou encore la difficulté.
    Exemple : Tu as raté, la soirée d’hier était trop kinda, hein!
  6. Ndem :
    C’est l’expression en vogue en ce moment au Gabon, elle a même fait  l’objet d’un clip vidéo qui marche fort. ça signifie paniquer, trembler,  avoir peur.
    Exemple : J’ai vraiment ndem quand j’ai vu tous ces chiens !
  7. Bangando :
    Les voyous et les Bad boys ne sont pas en reste dans le pays. Certains le disent pour être fun d’autres le sont réellement.
    Exemple : l’enfant-là est un bangando, il faut faire attention à lui.  On peut aussi dire : Le commerçant-là voulais me bouffer, il oublie  que je suis un bangando, hein
  8. Biboche :
    Le sport national ici ce n’est pas le football, ah ça non, c’est la bière.
    Exemple : Avant de reprendre le travail je vais d’abord me taper une bonne biboche !
  9. Alo :
    Ce sont les balances, les poules mouillées, les lâches. Arrangez-vous pour ne pas en avoir un près de vous.
    Exemple : Ne compte pas sur le gars-là, c’est un vrai Alo !

10.Toli Bangando :
C’est le dictionnaire officieux de toutes les expressions que je viens d’énumérer.
Exemple : C’est incroyable, les jeunes d’aujourd’hui ne parlent que le toli Bangando.

Voilà, je pense qu’avec tous ces mots vous serez capables de vous fondre dans la masse comme si vous étiez Gabonais.

Je vous laisse avec ce clip du jeune artiste Gabonais J-rio avec son titre le ndem. N’hésitez surtout pas de compléter la liste dans les commentaires.


L’impact du blogging dans le monde

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https://unprintempspourmarnie.mondoblog.org/

Parmi vous beaucoup se demandent à quoi peut bien servir le blogging et surtout l’impact qu’il peut avoir dans le monde. C’est une activité pas souvent bien comprise car elle est assimilée au journalisme conventionnel. A la différence de ce dernier, le blogging a plusieurs avantages et bien sur des inconvénients. En voilà quelques-uns.

Le blog est tout d’abord un moyen de libre expression mais de nos jours il devient un moyen d’action pour les blogueurs qui souhaitent faire bouger les lignes sur une problématique bien déterminée. Cet activisme implique des risques mais suscite aussi de l’espoir, il contribue à la découverte de soi mais aussi d’autres blogueurs avec lesquels on partage des valeurs. Bloguer c’est l’exploration de soi mais aussi une manière de s’extérioriser.Des Mondoblogueurs comme moi pensent que le blogging est une sorte d’exutoire parce qu’auparavant il était difficile de trouver une tribune appropriée pour exprimer ce qui était enfoui en nous. Ainsi la découverte du blogging fut salvatrice car on pouvait enfin partager librement et sans complexe ce qu’on pensait et ressentait.

Certains blogueurs qui souffraient du « spleen » de Baudelaire ont trouvé dans le blog une sorte de thérapie pour se guérir de leurs maux. Dans un monde où la stigmatisation et l’exclusion sont courantes, le blog apparaît dans ces cas comme une alternative pour s’intégrer même dans l’anonymat.

Il faut reconnaître que les blogueurs ne sont pas très proches des politiques, surtout quand on sait que la démocratie n’est pas la chose la mieux partagée au monde. Les blogueurs sont au cœur de la vie de la cité c’est pourquoi le caractère parfois acerbe de leurs billets lorsqu’ils dénoncent, irrite des politiques au point où certains blogueurs ont essuyé des menace et/ou des intimidations. Ce sont là les risques du blogging. Comme on dit au Gabon : « Quand on aime un chien il faut aussi aimer ses puces »

Pour finir chers amis, sachez que les blogs n’ont pas seulement pour objet la critique ou la dénonciation ils procurent également de la joie aux lecteurs à travers la satire de leurs textes et de leurs dessins, ils conscientisent aussi le citoyen lambda sur la protection de la culture et la valorisation de la culture et l’art, ils conseillent et orientent ceux qui en ont besoin.

Un conseil : si vous voulez changer le monde devenez blogueur !!!


CHEF DE L’ETAT ET/OU CHEF DE PARTI?

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C’est un constat qui est fait dans certains pays Africains, le chef de l’état est également chef du parti politique au pouvoir. Face aux enjeux sociopolitiques et économiques de nos pays, est-ce que cette double veste ne présente pas de danger pour le bon exercice du pouvoir et pour la démocratie ? Je vous donne mon point de vue.

En principe la politique est faite pour exercer un jour le pouvoir, et lorsqu’on a ce pouvoir et bien on l’exerce uniquement. Maintenant quand un chef d’État fait les deux simultanément c’est-à-dire endosse le rôle de chef du parti au pouvoir et chef de l’État, cela sans aucun doute risque de perturber son mandat ce qui n’est pas bénéfique pour un pays qui veut construire une démocratie.

 Être chef d’État et chef de parti fragilise beaucoup  plus la fonction de chef d’État. Si en même tant chef de parti vous intervenez dans les affaires politiques traditionnelles ou bien  vous attaquez personnellement un opposant, attendez-vous à des réponses qui seront également des attaques personnelles qui entacheront fortement votre veste de chef de l’État.

Le cas du Gabon est un bel exemple : lorsque le Président Ali qui est aussi président du PDG  intervient après la démission de Jean PING de ce parti durant le mois de Mars passé, celui-ci rétorque violemment et sans ménage à son ancien camarade de parti devenu Président de la République en 2009. Sentant l’opposition  se revigorer, le Président et chef de parti a convoqué le conseil national du PDG ce mois d’Avril. pour appeler les camarades à la vigilance politique et à la mobilisation en vue des élections présidentielles de 2016.

Cette omniprésence politique n’est pas politiquement correcte en tant que chef de l’État, un certain mutisme devrait prévaloir quand on sait l’immensité du travail à accomplir quand on est au pouvoir en Afrique.

 Ce n’est point au chef de l’État en exercice de défendre lui-même son projet ou sa vision mais plutôt les membres de son parti en tête des quels le chef du parti  les élus au parlement, les ministres et les militants. C’est à eux de répondre aux attaques et contestations des opposants, je pense que c’est Républicain et démocratique de la part d’un chef d’État que d’envisager cette stratégie.

Il y a un régime qui a compris cela, c’est celui du Président Nigérien Mahamadou ISSOUFOU. Voici un contre bel exemple. Le Président ISSOUFOU a toujours été le président du PNDS-TARAYYA de 1991 jusqu’à 2011 date de son élection démocratique.  L’année passée son parti a choisi unanimement lors d’un congrès de porter à la tête de celui-ci celui qui fut toujours son vice-président, l’actuel ministre des affaires étrangères Mohamed Bazoum .

Cette décision éclairée visait à « éloigner » le président des « clash talking » inopportuns et prouve la volonté manifeste du Président ISSOUFOU de se consacrer uniquement à son devoir de chef de l’État du Niger.

 Le président de la République doit incarner l’unité du pays et garantir la cohésion sociale en dépit des divergences politiques qui peuvent subvenir c’est pourquoi je salue cette contre culture politique du président ISSOUFOU.

 Beaucoup de ses homologues Africains gagneraient à suivre son exemple pour le bien de leurs pays respectifs. La démocratie c’est le partage du pouvoir, la délégation des responsabilités, c’est cette clairvoyance dans la gouvernance qui fait aussi la réussite d’un mandat.

En définitive nous devons savoir qu’il est risqué pour un chef d’État d’exercer ces deux fonctions, ce qu’il serait sage de faire c’est de laisser un membre du parti la direction de celui-ci pour suivre les affaires courantes. Il y a tellement de problèmes à régler pour en rajouter d’autres. C’est ainsi que devrait agir le sage Président qui veut réaliser sans encombres le projet sur quoi il a été élu.


La femme gabonaise est-elle émancipée ?

 

Une femme gabonaise

Autres temps autres mœurs, c’est le moindre que l’on puisse demander en ce qui concerne la place que devrait avoir la femme africaine dans une société qui se mondialise au quotidien et qui en même temps s’arc-boute sur ses traditions. Comment alors concilier les deux pour que la femme africaine joue pleinement son rôle de fille, de femme, de mère et de citoyenne ?

La solution a pourtant été trouvée, c’est l’émancipation de la femme. Émancipation ne veut pas dire aliénation. Certains par conservatisme exagéré refusent l’ouverture alors qu’elle seule garantirait une prospérité équitable de la société.

Sur le plan social

En réalité il y a une certaine complémentarité entre l’homme et la femme gabonaise. Le rapport supériorité-infériorité n’est pas à mon sens ce qui sous-tend la relation homme-femme, mais plutôt un attachement au strict respect des responsabilités de la femme, mais aussi de l’homme.

Toutefois dès le milieu du 20e siècle certains us et coutumes sont entrés en collision avec les droits de la femme.

Il va sans dire que nombre de ces pratiques devaient cesser. Parmi elles nous avons  le sexisme, la discrimination, la spoliation, les violences physiques.

En parlant de violences physiques, selon la FSBO (Fondation Sylvia Bongo Ondimba)  50% de l’opinion accorde le droit à l’homme de battre la femme. On peut alors comprendre pourquoi 53% des femmes déclarent avoir été victimes de violences physiques à un moment donné de leur vie depuis l’âge de 15 ans.

En matière de droits successoraux nous devons dénoncer certains abus dont des milliers de femmes furent victimes, mais qui ont heureusement trouvé un début de solution, notamment l’article 696 du Code civil qui précise que les frères et les sœurs du défunt ne viennent à la succession que si le défunt n’a pas laissé d’enfant.  Avant cette loi, les premiers cités s’appropriaient indûment les biens laissés par le défunt sans tenir compte des ayants droits.  Il y en a tellement que je ne peux tous les citer.

….Côté éducation

Au niveau de la scolarisation des filles, 95% d’entre elles le sont. Au secondaire elles sont 109 pour 100 garçons en 2005. Et 97% des 15-24 ans savent lire et écrire. Cependant 50% d’entre elles ne poursuivent pas leurs études à cause des grossesses précoces et la déperdition scolaire.

Les filles d’aujourd’hui deviendront femmes et mères demain, c’est à elles dès maintenant de prendre conscience de leur situation en pensant à l’avenir, à leur émancipation. C’est pourquoi il faudrait une véritable sensibilisation et conscientisation des jeunes filles qui s’exposent aux multiples discriminations. Seules des femmes instruites peuvent continuer la lutte pour l’égalité des genres.

…Dans la vie active

Les femmes occupent depuis quelques années  certaines responsabilités dans l’appareil étatique même si beaucoup reste à faire. Elles sont dans la fonction publique, 15% au Parlement, dans les institutions, mais aussi dans le sport(Basketteuse Géraldine Yema A Robert, l’athlète  Zang Milema) dans la musique ( Nanette, Tina, Amandine, Nicoles Amogho, etc.). Malheureusement dans gouvernement actuel on ne compte que 5 femmes sur 32 ministres.

Il y a certains postes qui sont apparemment réservés aux hommes : ambassadeur, préfet, sous-préfet, gouverneur, premier ministre, pourtant l’Etat garantit l’égalité et l’équité des genres en République gabonaise. L’émancipation de la femme doit effectivement se  faire ressentir à travers leurs nominations aux mêmes postes que les hommes. Les textes de loi le demandent.

…Et dans la vie politique ?

Dans la vie politique les femmes sont présentes, mais pas suffisamment pour faire valoir leur vision. Actuellement le maire de Libreville est une femme, dans le passé il y en a eu à Lambaréné et à Port-Gentil.

En dehors du PDG qui met en avant l’UFPDG (Union des femmes du Parti démocratique gabonais), les autres partis politiques n’ont pas ce type de discrimination. Pourquoi n’ont-ils pas aussi crée UHPDG (Union des hommes du PDG) ?

On a vu en 2009 plusieurs candidates à l’élection présidentielle, ou encore des centaines aux dernières législatives et les locales. Ce sont des avancées appréciables, mais à renforcer. La femme gabonaise doit être actrice à part entière de la vie politique nationale.

Après de multiples et graves échecs dans la gouvernance du Gabon par les hommes, je crois qu’il est temps que les femmes aient maintenant le pouvoir.  D’ailleurs elles ont prouvé leur bonne foi à travers Madame Rose Francine Rogombe qui a assuré l’intérim de chef de l »Etat après le décès de feu Omar bongo. Bel exemple de démocratie féminine !

…..Enfin

Le Gabon célèbre chaque année le 8 mars la journée internationale de la femme, le 17 avril la journée nationale de la femme et le 31 juillet la journée de la femme africaine. Hormis ces reconnaissances ponctuelles, l’Etat a signé de nombreuses chartes, conventions et traités internationaux et nationaux pour protéger et promouvoir la femme.

Le choix de la « Maternité allaitante » comme le sceau de la République gabonaise marque foncièrement la place que la femme occupe dans la société gabonaise. C’est pourquoi chacun de nous a le devoir de la défendre et lutter contre toutes discriminations dont elle est victime.


Droits de l’enfant au Gabon : où en sommes-nous ?

La situation de l’enfance au Gabon n’est point digne d’un Etat qui se veut protecteur de ses enfants et de ceux qui vivent sur son territoire. Depuis de longues années déjà, des voix se sont élevées pour attirer l’attention des pouvoirs publics et des populations sur la nécessité de garantir et de renforcer les droits de l’enfant en République gabonaise. Les chiffres sur la situation des enfants sont aussi déplorables qu’alarmants, car que ce soit le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, à la protection, ils sont victimes de toutes sortes de violation de leurs droits.

Selon l’Unicef, 62 % des enfants gabonais meurent avant l’âge de 5 ans. Ce taux est à la baisse quand on sait qu’il y avait 86 % de décès en 2010 et 92 % en 1990. Le taux de mortalité infantile qui est un indicateur du niveau de santé d’un pays est de 49 décès/1000. Si on le compare à celui du Sénégal qui est de 55/1000 avec une population de 12 millions d’habitants, on peut voir les dégâts que cause ce fort taux sur notre population qui compte un peu plus de 1.500.000 habitants.

Le sida qui est le plus souvent transmis de la mère à l’enfant est l’une des causes de la forte mortalité infantile, le ministère de la Santé avait réagi un temps en multipliant les campagnes de sensibilisation pour les femmes enceintes afin de prévenir ce mode de transmission. Les chiffres officiels indiquent que 90 % des décès infantiles sont causés par le seul paludisme. Cette maladie tropicale est depuis des années un véritablement fléau pour les enfants âgés de 0 à 5 ans. La rougeole, la malnutrition, la diarrhée contribuent aussi au fort taux de mortalité des enfants.

En ce qui concerne l’éducation, des efforts ont véritablement été faits, le taux de scolarisation des enfants est de 95 % ce qui constitue l’un des taux les plus élevés du continent. Par contre entre 2008 et 2012 l’accès au préprimaire a été très faible, car seuls 41,1 % des garçons et 42,6 % des filles y ont eu accès. Dans les milieux ruraux ce taux n’est pas aussi important à cause de la pauvreté des parents, et le manque d’infrastructures éducatives ce qui rends difficile l’accès à l’éducation d’une bonne partie des enfants. Des mesures complémentaires doivent être apportées pour faciliter cet accès afin de garantir la scolarisation de tous.

Les violences envers les enfants sont aussi un fléau social, en effet selon une étude menée en 2011 par l’Observatoire national des droits de l’enfant, 77,7 % des enfants gabonais étaient victimes de violences. La tristesse de cette statistique est qu’on remarque que ces violences sont d’abord faites dans le milieu familial ensuite dans la communauté et enfin à l’école. Elles sont d’ordres physique, psychologique moral et parfois sexuel. Une de ces violences, que je ne peux faire passer sous silence, est le crime rituel des enfants. Cette pratique barbare et immonde gangrène et met en péril l’avenir de notre société. Laisser ces crimes continuer c’est ne pas donner aux enfants le droit à la vie, conformément à l’article 6 de la convention internationale des droits des enfants que le Gabon a paraphée. C’est pourquoi dans l’optique d’une meilleure prise en main du problème, les autorités, sans plus attendre, ne doivent ménager aucun effort pour éradiquer cette pratique monstrueuse en punissant dans toute la sévérité de la loi les coupables.

Le trafic des enfants, un autre phénomène qui a mobilisé la communauté nationale et internationale. Le Gabon a ratifié en 2000 puis adopté en 2010 le protocole des Nations unies relatif à la traite des êtres humains, l’Etat avait également dans le cadre de ce protocole, promulgué la loi 09/04 qui interdisait le trafic d’enfants pour exploitation économique et sexuelle. Cette loi prévoyait un emprisonnement de cinq à quinze années accompagné d’une forte amende. Toutes ces mesures encourageantes visaient à marquer l’implication du Gabon dans cette lutte qui concerne toute l’Afrique. A noter que la plupart des enfants exploités économiquement sont d’origines ouest-africaines, ils sont aussi exploités pour des tâches domestiques dans les familles ou au marché Mont-Bouet pour vendre à la sauvette. Des séminaires de formations ont été organisés en 2013 par le ministère de l’Economie et l’Unicef pour donner des outils aux travailleurs sociaux, aux officiers de police judiciaire, aux magistrats, afin de lutter plus efficacement contre l’exploitation des enfants.

Le Gabon qui avait été porté à la présidence de la Commission des droits de l’homme à l’ONU en décembre 2013 a ratifié en janvier 2014 le Troisième protocole facultatif à la convention de l’ONU sur les droits des enfants. C’est le seul Etat africain à l’avoir paraphée. Cette convention qui rentre en vigueur ce mois d’avril donne la possibilité aux enfants de porter plainte auprès de l’ONU en cas de violation d’un droit spécifique de l’enfant. Cette ratification vient à point nommer, car le pays souffre d’une véritable désinvolture face aux graves violations dont les enfants sont les victimes au quotidien.

Pour clore ce tableau, il faut savoir qu’il existe 658 enfants vivant dans les rues au Gabon dont 595 Gabonais et 63 d’autre pays d’Afrique. Ces chiffres ont été révélés après une étude menée de 2011 à 2012 par le ministère de la Famille et L’Unicef. Beaucoup de ces enfants sont des orphelins, des victimes de guerre de certains pays africains, du sida et de la pauvreté.

La situation des enfants est problématique dans notre société, pourtant culturellement on a toujours eu une attention particulière pour eux. Aujourd’hui, il est temps de renforcer les actions des ONG et autres associations de protection de l’enfance est surtout d’élaborer une véritable politique capable de garantir les droits des enfants.