CHEF DE L'ETAT ET/OU CHEF DE PARTI?

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C’est un constat qui est fait dans certains pays Africains, le chef de l’état est également chef du parti politique au pouvoir. Face aux enjeux sociopolitiques et économiques de nos pays, est-ce que cette double veste ne présente pas de danger pour le bon exercice du pouvoir et pour la démocratie ? Je vous donne mon point de vue.

En principe la politique est faite pour exercer un jour le pouvoir, et lorsqu’on a ce pouvoir et bien on l’exerce uniquement. Maintenant quand un chef d’État fait les deux simultanément c’est-à-dire endosse le rôle de chef du parti au pouvoir et chef de l’État, cela sans aucun doute risque de perturber son mandat ce qui n’est pas bénéfique pour un pays qui veut construire une démocratie.

 Être chef d’État et chef de parti fragilise beaucoup  plus la fonction de chef d’État. Si en même tant chef de parti vous intervenez dans les affaires politiques traditionnelles ou bien  vous attaquez personnellement un opposant, attendez-vous à des réponses qui seront également des attaques personnelles qui entacheront fortement votre veste de chef de l’État.

Le cas du Gabon est un bel exemple : lorsque le Président Ali qui est aussi président du PDG  intervient après la démission de Jean PING de ce parti durant le mois de Mars passé, celui-ci rétorque violemment et sans ménage à son ancien camarade de parti devenu Président de la République en 2009. Sentant l’opposition  se revigorer, le Président et chef de parti a convoqué le conseil national du PDG ce mois d’Avril. pour appeler les camarades à la vigilance politique et à la mobilisation en vue des élections présidentielles de 2016.

Cette omniprésence politique n’est pas politiquement correcte en tant que chef de l’État, un certain mutisme devrait prévaloir quand on sait l’immensité du travail à accomplir quand on est au pouvoir en Afrique.

 Ce n’est point au chef de l’État en exercice de défendre lui-même son projet ou sa vision mais plutôt les membres de son parti en tête des quels le chef du parti  les élus au parlement, les ministres et les militants. C’est à eux de répondre aux attaques et contestations des opposants, je pense que c’est Républicain et démocratique de la part d’un chef d’État que d’envisager cette stratégie.

Il y a un régime qui a compris cela, c’est celui du Président Nigérien Mahamadou ISSOUFOU. Voici un contre bel exemple. Le Président ISSOUFOU a toujours été le président du PNDS-TARAYYA de 1991 jusqu’à 2011 date de son élection démocratique.  L’année passée son parti a choisi unanimement lors d’un congrès de porter à la tête de celui-ci celui qui fut toujours son vice-président, l’actuel ministre des affaires étrangères Mohamed Bazoum .

Cette décision éclairée visait à « éloigner » le président des « clash talking » inopportuns et prouve la volonté manifeste du Président ISSOUFOU de se consacrer uniquement à son devoir de chef de l’État du Niger.

 Le président de la République doit incarner l’unité du pays et garantir la cohésion sociale en dépit des divergences politiques qui peuvent subvenir c’est pourquoi je salue cette contre culture politique du président ISSOUFOU.

 Beaucoup de ses homologues Africains gagneraient à suivre son exemple pour le bien de leurs pays respectifs. La démocratie c’est le partage du pouvoir, la délégation des responsabilités, c’est cette clairvoyance dans la gouvernance qui fait aussi la réussite d’un mandat.

En définitive nous devons savoir qu’il est risqué pour un chef d’État d’exercer ces deux fonctions, ce qu’il serait sage de faire c’est de laisser un membre du parti la direction de celui-ci pour suivre les affaires courantes. Il y a tellement de problèmes à régler pour en rajouter d’autres. C’est ainsi que devrait agir le sage Président qui veut réaliser sans encombres le projet sur quoi il a été élu.

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Auteur·e

espritafricain

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