Barack Nyare Mba

A la découverte du Make up bar Maya Art

FB_IMG_1450139996381[1]C’est en regardant ma timeline sur Facebook que j’ai découvert cette structure qui propose un autre cadre pour se faire maquiller. Rassurez-vous, ce nouvel espace m’intéresse, non pas en tant qu’homme, mais plutôt en tant que blogueur car je suis un féru de la nouveauté, du progrès, du dynamisme et de la jeunesse.

Après avoir pris rendez-vous avec la responsable pour en savoir un peu plus sur le concept, je me suis rendu la semaine qui suivait dans les locaux de MAYA ART situés dans une galerie jouxtant la station PETROGABON. Arrivé sur les lieux que j’ai trouvé agréables et sobres, il y avait des employés qui étaient de très belles femmes qui m’accueillirent avec un « Hello » auquel j’ai courtoisement répondu.

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Après ce court échange, elles me conduisirent dans la bonne humeur dans le bureau de leur patronne qui se trouvait juste à coté.

En entrant dans le bureau de la directrice, c’est deux autres belles femmes qui m’accueillirent chaleureusement. Après les présentations nous commencions à échanger sur la structure.

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Pour commencer il fallait que la directrice, qui se prénomme Maya, me dise pourquoi « Make up bar » et non « salon de beauté » ou « institut de beauté ». Très clairement, elle m’explique que le concept consiste à se faire maquiller dans un espace où vous pouvez commander un rafraichissement ou une boisson alcoolisée (un verre de vin, une coupe de champagne, une bière).

L’objectif est de mettre à la disposition des femmes un espace agréable pour non seulement se maquiller mais aussi échanger les expériences en maquillage. Il faut savoir que le concept est nouveau au Gabon car il n’existe aucun autre Make up bar dans le pays.

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Passionnée de maquillage, Maya suit aux Etats-Unis les cours d’une artiste gabonaise nommée Mélina qui jouit d’une expérience de quinze ans dans le métier. C’est à la suite de ces cours qu’elle s’est formée dans le domaine et a eu l’idée de créer au Gabon sa propre structure de Make up.

En ce qui concerne le maquillage en lui-même, Maya la directrice m’explique tout d’abord que « pour être belle on n’a pas besoin de maquillage, le maquillage que nous proposons permet de sublimer la femme. On fait ressortir les traits en ne chargeant pas le visage avec du make up». Comme quoi la beauté d’une femme ne ressort forcément pas avec un maquillage.

Toutefois l’objectif du make up reste tout de même celui de rendre la femme encore plus belle même si sans celui-ci elle peut l’être aussi.

FB_IMG_1450139326574[1]Le Make up Bar Maya Art propose un style assez light dans sa façon de maquiller afin de garder le coté naturel de la beauté de la femme en dépit de certaines clientes qui préfèrent un maquillage dramatique qui vise à forcer le trait avec les produits.

Hormis le maquillage qu’elle propose, les clientes ont la possibilité d’acheter les produits avec lesquels elles sont maquillées. Elles ont d’ailleurs la possibilité de commander d’autres produits de maquillage car la structure a des partenariats avec des fournisseurs.

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Pour aider les femmes à se maquiller toutes seules chez elles, la structure propose aussi des cours de maquillage nommés « Make up class ». Ces cours sont payants et viennent compléter les conseils gratuits qu’elle propose à sa clientèle en vue de leur donner les techniques pour réussir un bon maquillage.

D’ailleurs lors de son ouverture, deux make up artistes américaines ont donné des cours lors du premier « make up class » au grand bonheur des différentes participantes.

FB_IMG_1450140599882[1]C’est dans une ambiance bon enfant que nous discutions depuis une vingtaine de minutes. Maya la directrice, souhaite ouvrir d’autres structures de ce genre dans d’autres villes du Gabon.

Après le tour du propriétaire dirigé par Maya herself et un selfie amical que je garde pour moi, je suis reparti enrichi d’informations sur ce nouveau concept mais aussi avec beaucoup d’espoir en la jeunesse gabonaise et africaine car ce genre d’initiative féminine n’existait pas il y a encore quelques années.

Conseil, faites-y un tour.


Gabon-Afrique : Peut-on dire que nous marchons sur la tête ?

 

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Suis-je dans un cauchemar ? Si oui, s’il vous plait réveillez moi car il m’est impossible de continuer à le vivre tellement je souffre dans ma chair. Chaque jour est un lot de désarroi, d’incompréhension, d’amertume et de frustrations. Je me sens comme étranger dans un pays qui m’a pourtant vu naître, dans un continent qui a bercé toute ma courte vie. J’entends ici et là les gens dire que le monde évolue. Si seulement ceux-ci pouvaient savoir ce que ce mot porte comme charge dans ce monde qu’ils disent « évolué ».

Pourquoi tant de problèmes au Gabon et en Afrique ? Pourquoi une sorte de mauvais karma plane au-dessus de nous ? Avons-nous commis  dans l’histoire un crime que nous devons payer à travers tous les malheurs que nous connaissons ? Ou sommes-nous tout simplement perdu dans un monde dit « évolué » ? Ce sont autant de questions que je me pose quotidiennement.

Une citation que j’affectionne particulièrement ouvre une brèche dans ma quête : « Le corps humain est comme un Etat, les plus graves maladies proviennent toujours de la tête ». Et bien je crois qu’une partie du problème réside à ce niveau. Pourquoi le dis-je ?

L’illégitimité, la cupidité et l’absence de vision, tels sont les véritables criquets qui ravagent le champ dont la culture est le peuple africain.

L’illégitimité du chef

Comment peut-on songer « évoluer » si le peuple ne reconnait pas le chef établi ? Légalement, la Constitution le reconnait comme étant le chef de l’Etat mais pas le peuple, d’où son illégitimité. C’est l’une des plaies béantes du continent. Pensez-vous que le peuple s’impliquera totalement dans les réformes que ce chef illégitime engagera ? Pensez vous que l’administration collaborera comme cela ce doit pour la réalisation de ses projets ? Du tout pas.

Pourquoi cela ? Parce qu’en Afrique l’autorité du chef doit être incontestable, s’il s’avérait qu’elle soit contestée alors une fracture apparaîtra ouvertement. C’est sans conteste l’explication des nombreuses guerres civiles et coups d’Etat en Afrique en dépit de tout ce qu’on peut dire. Une partie du peuple considère illégitime le leader de l’autre partie.

Vous me parlerez de la loi, du suffrage universel ou de la démocratie. J’en suis conscient, mais croyez moi ces valeurs et principes nobles sont galvaudés car mal compris à cause de la collusion entre notre culture et ces valeurs prônées par l’Occident. Le mal s’accentue avec cette génération « has been » qui nous dirige  et qui n’est toujours pas entrée dans le XXIème siècle. Elle s’enferme dans la Françafrique, la Franc-maçonnerie et les réseaux obscurs pour diriger, oubliant que plus de la moitié de leur peuple est jeune donc défavorable aux anciennes pratiques.

La cupidité mère de tous les maux

Certains disent que la pauvreté est un état d’esprit, d’autres diront que quand on a de l’argent on en veut davantage. S’il faut entrer dans ce débat, nous n’en sortirons jamais. Toutefois, je m’appesantirai sur la première assertion car je pense que c’est l’état d’esprit qui commande en principe nos actions.

En Afrique, c’est la ruée vers l’argent, un nouvel âge sonna le jour où les blancs ont introduit ce nouveau moyen d’échange sur le continent plantant ainsi les germes de notre perte. Croyez-moi l’argent n’est pas un problème en soi mais c’est le rapport que nous avons avec lui qui en est un. Tout le monde veut se faire de l’argent mais à quel prix ?

La corruption et les détournements sont devenus une religion et l’argent leur prophète, des cancers qui rongent sournoisement nos consciences et vide les caisses de l’Etat.

Nous sommes tellement pauvres en esprit et en matériel que nous oublions l’essentiel dans nos vies. Les choses que nous voulons posséder finissent malheureusement par nous posséder, comble des combles.

Au Gabon par exemple, les plus cupides s’adonnent à des crimes rituels pour avoir de l’argent, les filles couchent avec le plus offrant pour s’acheter un sac GUCCI ou LV, les hommes se font homo pour avoir en retour des privilèges, des promotions, ou tout simplement de l’argent, les jeunes s’adonnent à l’alcool et aux drogues, d’autres invoquent tous les démons pour obtenir « facilement » de l’argent. Toutes ces choses me font dire que nous marchons vraisemblablement sur la tête. Pis l’histoire de nos peuples est inconnue du grand nombre parce que pas assez enseignée dans les lycées et collèges. Autant de raisons qui nous perdent et plongent dans l’aliénation.

Comment éduquer le peuple sur des valeurs pécuniaires ? Quel héritage comptons-nous léguer à nos enfants ? Quelles sont les valeurs que nous devons inculquer au peuple ? Voici des questions essentielles qui malheureusement semblent être le cadet des soucis d’une partie de la société gabonaise.

Sans vision, nous sommes perdus

La Bible dit ceci : « Sans vision, le peuple vit sans frein » . Elle dit plus loin :  » Là où il n’y a pas de vision, les peuples périssent ».  Sans vision, nous naviguons sans boussole dans un océan tumultueux. Je pense que l’une des tares de ceux qui sont censés nous diriger est le fait qu’ils n’aient aucune véritable vision qui s’inscrit dans le temps et qui s’impose à tous les régimes qui se succéderont au pouvoir. Quelle nation voulons-nous bâtir ? Quel rôle voulons-nous jouer dans le concert des nations ? Quelle économie voulons-nous avoir pour notre pays ? Quelle société voulons-nous construire et sur quelles valeurs ? C’est entre autre ces quelques questions qui fondent la vision d’un pays. Sans un vrai leader, aucune vision n’est possible.

Ne me parlez surtout pas du pompeux concept de l’émergence qui est pour moi une véritable arnaque idéologique.

Quand je regarde nos pays, je me rends compte que chaque régime vient avec ses projets qui ne rentrent pas dans le cadre d’une vision républicaine. Résultat, chacun fait ce qu’il a à faire durant son mandat et s’en va (quand celui-ci est respecté), puis le second vient avec ses idées et s’en va comme le premier et ainsi de suite.

Prenons le cas de l’éducation nationale au Gabon. Depuis près de vingt ans, les mêmes problèmes resurgissent avec les mêmes causes et les mêmes effets. Pas assez de salles de classe, le nombre insuffisant des enseignants, le non paiement des salaires ou des primes etc. la même rengaine chaque année sans qu’elle ne trouve solution définitive. Ce constat est le même dans la santé, la sécurité sociale, la sécurité, l’adduction d’eau et électricité, le sport, l’agriculture etc. Tous ces secteurs sont à chaque nouveau mandat au cœur des préoccupations, c’est ma foi irresponsable et honteux. En somme,  je dirai que nous faisons du sur-place depuis de longues années parce que nous marchons sur la tête.

Rien de grand ne pourra être fait sur ce continent si une véritable prise de conscience collective n’est pas entamée. Un bilan de notre parcours s’impose pour voir nos erreurs et tenter de rectifier le tir pour les années à venir. Je crois en l’Afrique et au Gabon parce que malgré tout je crois en chaque fils et fille de ce continent. Un matin nous ne nous lèverons plus après un cauchemar mais nous vivrons notre rêve.


Juste un sourire pour les malades de cancer

 Dorcas 17 ans malade d'un cancer du coup. Avant et après son relooking
Dorcas 17 ans malade d’un cancer du coup. Avant et après son relooking

L’abbé Pierre disait une fois : «  Un sourire coûte moins chère que l’électricité mais donne autant de lumière », cette belle assertion m’interpelle toujours car  elle exprime parfaitement le bonheur que procure un sourire dans la vie de l’Homme.

Le sourire n’est pas le quotidien des personnes souffrantes de maladies assez graves ou mortelles car comme vous l’imaginer, on n’est pas souvent gai ou prompt à sourire quand on souffre. C’est le cas des  malades de cancer qui sont de plus en plus nombreux dans la société gabonaise. Des malades qui connaissent un cortège de maux qui leur fait perdre leur plus beau sourire.

Equipe AY Magazine
Equipe AY Magazine

Conscient de ce manque de sourire qui étiole  la vie des malades de cancer, AY Magazine a initié une campagne à laquelle  je me suis associé dénommée Projet C.A.S.E, qui signifie Confiance Amour Solidarité Entraide. Ce projet visait à redonner le sourire à 10 malades de cancer à travers un programme de remise en forme et de beauté.

Donnons le sourire

Ce projet a d’abord commencé avec une campagne virale sur les réseaux sociaux, elle consistait à demander aux internautes ce qu’ils pouvaient faire pour redonner le sourire à un malade de cancer. Cette campagne a connu un franc succès car plusieurs photos et réponses ont été postées par les internautes durant deux semaines.

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J’ai vraiment apprécié les commentaires qui étaient divers et variés. Certains reconnaissaient leur méconnaissance de la maladie, d’autres témoignaient leur solidarité aux malades, d’autres encore préféraient laisser un petit mot ou poème accompagné d’une photo d’eux entrain de sourire. Il faut savoir qu’au Gabon sur 1000 femmes dépistées sur le cancer 21,7 cas sont positifs pour une mortalité de 16 cas. Sachez aussi que 13,4% des cancers sont des cancers du sein.

  Le bus du sourire

Après la campagne virale sur le net, un bus brandé aux couleurs du projet CASE a circulé dans les rues de Libreville à la recherche des sourires mais aussi pour accompagner chaque jour les malades à Phénix communication, le partenaire du projet chargé de les relooker.

Le bus de la campagne CASE
Le bus de la campagne CASE

La particularité de ce projet est le fait qu’il s’adresse aux malades de cancer. Habituellement les campagnes sont souvent préventives donc adressées aux personnes qui n’ont pas encore été dépistées oubliant parfois ceux qui sont déjà malades. C’est cette approche qui a attirée mon attention et mon engagement dans ce projet.

Le Premier Ministre Daniel Ona Ondo et sa fille ont volontairement participé au projet

J’ai moi-même circulé dans ce bus durant un après-midi,ce fut une belle expérience riche en émotions et en rencontres. Savoir que des femmes se battent au quotidien contre le cancer m’a beaucoup inspiré et surtout appris le sens de l’humilité. Parfois nous nous plaignons pour des « banalités » pendant que d’autres ont de véritable raisons de le faire car ils ont un mal qui gâche leur vie.

Ce projet a vraiment redonné le sourire à ces dix femmes. Pendant un temps elle se sont senties toujours belles, elles se sont senties en pleine forme, en pleine possession de leurs charmes. Redonner le sourire à ces personnes fut une expérience qui visait à donner espoir à tous ces malades, d’ailleurs à travers leur sourire se lisait cette espérance.

Je pense que la prévention comme le soutien sont de belles initiatives pour lutter contre toutes les formes de cancer. C’est pourquoi j’exhorte toutes les femmes de se faire dépister au moins deux fois par an pour savoir leur statut. Cette simple action peut sauver votre vie. N’oubliez surtout pas de toujours garder le sourire quel que soit ce qui vous arrive.


Quid de l’identification des langues dans la Constitution

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ibinganaelle.wordpress.com

Un constat s’est imposé à moi à la suite des interventions des uns et des autres sur des questions constitutionnelles. Le plus souvent les gens font des réclamations relevant des dispositions que la Constitution accorde à la fonction du président de la République. Notamment la durée de mandat, les conditions pour être candidat, mais aussi le nombre de tours de l’élection présidentielle.

Les Gabonais parlent de ces points parce que les hommes politiques ont introduit ce débat en omettant volontairement ou involontairement les autres « carences » de notre Constitution. A y regarder de plus près, on remarque que très peu de Gabonais ont déjà lu la Constitution du pays, dans ce cas comment pourraient-ils savoir ce qui s’y trouve ?

Je pense que le changement de la Constitution n’est pas seulement une question de personne ou de poste présidentiel, c’est aussi une question culturelle, oui culturelle parce qu’elle seule donne aux hommes et femmes politiques et au peuple une conscience de nos origines, une conscience de notre histoire et de nos us et coutumes gage de leur protection et de leur promotion.

Je me suis une nouvelle fois amusé à lire la Constitution gabonaise et je me suis appesanti sur le titre premier : De la République et de la souveraineté. Grande fut ma surprise de constater que les langues vernaculaires du Gabon n’y étaient pas nommément citées. Il est écrit ceci en son article 2 :

« La République gabonaise adopte le français comme langue officielle de travail. En outre elle œuvre pour la protection et la promotion des langues nationales… »

La question que je pose à ceux qui ont écrit cette Constitution est la suivante : quelles sont les langues nationales dont vous parlez dans cet article ? Rien n’est écrit à ce sujet alors que la Constitution consacre tout ce qui constitue notre République, notre nation.

Je n’ai rien contre la langue française qui est devenue à cause de la colonisation une langue véhiculaire, toutefois je suis offusqué de constater que seule cette langue étrangère est citée nommément dans la Constitution de la République gabonaise. Bizarre comme c’est bizarre !

Pourquoi cette omission ?

Plusieurs pays africains ne mentionnent pas leurs langues nationales dans leur Constitution, je peux citer entre autres le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, le Niger. D’autres par contre reconnaissent explicitement leurs langues nationales, il s’agit du Sénégal, du Burundi, du Zimbabwe, du Rwanda, du Congo, pour ne citer que ceux-là.

Il est attribué à Houphouët-Boigny une phrase qui traduit parfaitement cette omission : «  Soixante-cinq langues soixante-cinq partis politiques ». Je pense que la peur du tribalisme a motivé plusieurs présidents à l’orée des indépendances à ne pas reconnaître nommément les langues nationales, car ils pensaient que cela aurait été un frein à l’unité nationale.

De nos jours, cette position est selon moi passéiste, car dans un monde mondialisé seuls ceux qui affirment et protègent leur culture sortent gagnants du concert des nations. Doit-on penser actuellement que si l’on reconnaissait les langues nationales par ordre alphabétique dans la Constitution cela ne rendrait les Africains en général et les Gabonais en particulier plus tribalistes ou moins tribalistes ? Je ne crois pas. Le plus important selon moi est la reconnaissance par la République des langues parlées dans le  pays.

N’oublions pas nos origines

Je pense qu’il y a des questions qui méritent un véritable débat, il n’y a pas que les édifices, les ponts, les agrégats économiques, les immeubles, les aéroports, les mandats électifs qui construisent un pays, il y a aussi et surtout le patrimoine culturel. Nos hommes politiques n’abordent pas ces questions qui devraient prouver le caractère visionnaire de leurs projets de société. De plus la société civile doit jouer son rôle afin que nos langues nationales aient la place qu’elles méritent.

Comment peut-on prétendre promouvoir et protéger les langues nationales alors qu’elles ne sont même pas reconnues dans la Constitution ? Dans les faits cela s’explique parfaitement, il n’y a au Gabon ni conservatoire, ni un vrai musée, ni un théâtre national, ni l’apprentissage des langues nationales dans les écoles publique laïques, ni une académie de langues nationales ni ni ni la liste est longue.

A l’heure où on parle de renaissance africaine, de développement économique social et culturel, nous gagnerons à reconnaître nos langues nationales dans la Constitution du Gabon et dans celles des autres pays africains. C’est une question qui relève de notre affirmation culturelle.


Gabon : à quand un code de bonne gouvernance des entreprises ?

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Crédit photo : Libre-algerie.org

A l’heure où l’on parle d’émergence économique et sociale du Gabon à l’horizon 2025, un outil de contrôle et de gestion des entreprises est absent parmi ceux qui existent ;  Il s’agit du code de bonne gouvernance des entreprises que certains pays africains ont déjà élaboré pour leurs entreprises. Qu’en est-il du Gabon ?

L’économie mondiale a fortement changé depuis de nombreuses années, on parle aujourd’hui de globalisation des marchés et de mondialisation des investissements. Ces nouvelles réalités économiques incitent les entreprises et les gouvernements à normaliser ou encore à standardiser leurs pratiques gouvernementales afin de s’arrimer aux exigences actuelles pour être compétitifs sur le marché mondial.

Une solution de contrôle et d’équilibre des pouvoirs

 De son appellation anglo-américaine, la « corporate governance » ou la bonne gouvernance est une doctrine qui  tend à « s’assurer que les sociétés sont gérées et contrôlées dans l’intérêt commun de tous les actionnaires et non dans celui des particuliers des majoritaires ou des dirigeants ». Comme le dit si bien Patrice Badji enseignant à l’université Cheikh Anta Diop : « La bonne gouvernance s’apprécie par la gestion transparente de l’entreprise, l’équilibre des pouvoirs et des responsabilités au sein de l’entreprise ».

Certains pays africains comme le Sénégal, le Maroc, la Tunisie, l’Algérie ou encore le Kenya ont très vite compris cela. C’est pourquoi ils ont mis en place des codes de bonne gouvernance de leurs entreprises afin de mettre à la disposition des administrateurs cet outil nécessaire. Un outil gage d’un climat de confiance avec les investisseurs et d’une visibilité des activités des entreprises par l’Etat.

Des pratiques gouvernementales obsolètes

La gestion calamiteuse des entreprises parapubliques ou privées (SOSUHO, AIR GABON, GABON TELECOM, HEVEGAG, SEEG) pendant des années est révélée au grand jour. Instaurée par la Banque mondiale, la privatisation de ces entreprises n’a pas eu raison des vieilles et mauvaises méthodes de gestion de nos entreprises.

Certains dirigeants personnalisent encore l’entreprise comme si c’était la leur avec une opacité des informations financières et comptables, une confusion entre le patrimoine personnel et celui de la société,  une mauvaise répartition des responsabilités, une faible participation des ressources humaines dans la prise de décisions communes. Résultats : faillites successives, échec des privatisations, chômage, perte de confiance des parties prenantes, etc.

La nécessité de s’arrimer aux principes de transparence

Même si l’acte uniforme de l’Ohada traite de la question de bonne gouvernance qu’on considère comme support de contrôle externe, il n’en spécifie pas moins les détails comme dans un code de bonne gouvernance des entreprises qui est un support de contrôle interne.  L’arsenal de bonne gouvernance est seulement centré au Gabon sur les secteurs des mines du pétrole et du bois au travers les différents codes mis en place par l’Etat, alors que dans les autres secteurs de l’économie il n’existe pas (hormis l’Ohada) code garantissant la transparence dans la gouvernance des entreprises.

Les cas des conflits entre l’Etat gabonais et les sociétés ADDAX PETROLUM ou TOTAL Gabon, ou encore la publication du rapport d’audit qui a révélé le détournement de 400 milliards sur les 500 milliards alloués dans le cadre des fêtes tournantes, prouve la nécessité de mettre en place un code de bonne gouvernance des entreprises dans notre pays.

Ainsi l’Etat et les professionnels du management des entreprises gagneraient à mettre en place un code ou guide de bonne gouvernance qui permettrait aux entreprises d’atteindre les objectifs assignés par les propriétaires et/ou l’Etat. La particularité d’un code est qu’il a des avantages internes et externes : en interne parce qu’il implique les ressources humaines dans les décisions, partage le pouvoir, facilite la circulation des informations, améliore le rapport avec les actionnaires et pérennise l’activité.  En externe il donne confiance aux investisseurs, facilite l’accès à l’information fiscale et comptable par l’Etat et contribue au développement socio-économique du pays.


Décryptage d’une saga de promesses enfumeuses

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Crédit photo civilisation2.org

Bienvenue au Gabon, le pays des mille promesses; une multitude de promesses faites à une jeunesse qui désespère dans un environnement où toutes les conditions sont réunies pour tuer l’espoir.

Le défaut de ce régime est ne cesse de faire des promesses intenables. La preuve, l’histoire politique de notre pays est jonchée de plusieurs slogans pompeux. Parmi ces slogans nous avons en ordre d’apparition : La Rénovation, Le Nouvel élan, Le pacte national de solidarité et de développement, Mon projet des actes pour le  Gabon, et enfin L’avenir en confiance.

Autant de slogans sans suite. Je me suis amusé à visionner les trois dernières allocutions à la nation du chef de l’Etat Ali Bongo. Il s’agit de celles du 17 août 2015, de décembre 2014 et du 16 août 2014. Je ne souhaitais pas aller plus loin pour m’épargner certaines douleurs.

Il en ressort que le chef de l’Etat a toujours prétendu vouloir trouver des solutions définitives et adaptées aux problèmes des jeunes, ce qui ma foi présageait une bonne chose, mais dans les faits ce fut tout autre chose.

En août 2013 il promettait la construction de 400 salles de classe pour accueillir 20 000 élèves à travers le Gabon. Rien de concret jusque-là. Il avait également évoqué la mise en place d’un vaste plan pour l’emploi des jeunes à la sortie du forum national de l’industrie. Le chômage est de 35,7 % chez les 15-24 ans selon le rapport sur la croissance et l’emploi au Gabon réalisé par le groupe de la Banque mondiale et publié en 2013. Bien avant, il avait décidé la construction de trois universités à Oyem, Mouila et Port-Gentil. Aucune construction à ce jour. En décembre 2014 il a une fois encore annoncé la création des maisons de jeunes dans les différents arrondissements de Libreville et à l’intérieur du pays. Huit après mois après c’est toujours l’attente.

J’ai décidé (….) que ma part d’héritage sera partagée avec toute la jeunesse gabonaise

Tout récemment, c’est la cerise sur le gâteau, il est prêt à faire une donation aux jeunes. Le président «  va partager  avec la jeunesse sa part d’héritage qui sera versée dans une fondation ». Il s’agit de quelle fondation gabonaise ? Qui la dirige ou dirigera ? Ces fonds seront destinés prioritairement à quoi ? De plus il y a la cession de la somptueuse résidence de son père qui deviendra une université. Va-t-on démolir les résidences qui s’y trouvent ? Ou bien les cours y seront dispensés en l’état actuel de la résidence ?

Je me suis dit que si le président Ali arrive à ce niveau cela signifie tout simplement qu’il n’a plus rien à proposer aux jeunes, il nous a enfumés avec de multiples promesses. 

De plus je tiens à souligner qu’au lieu de parler de cession, le président aurait dû parler de restitution, car comme il le sait, ces biens n’ont pas été normalement acquis.

Pour revenir aux promesses, je pense que le président devrait arrêter de prendre les jeunes pour des demeurés. Les jeunes Gabonais, comme moi, souffrent énormément de plusieurs maux. La jeunesse n’est pas qu’un électorat, mais une frange forte de la population, le fer de lance de l’économie et du développement de notre pays. Il faut arrêter de vouloir nous infantiliser, de vouloir nous manipuler, de nous enfumer avec des promesses intenables.  Nous chérissons l’idée d’un Gabon où les jeunes ont leurs places comme dans tous les pays où ils sont pris en compte. Quand on voit que moins de 20 % des candidats au baccalauréat ont été retenus et que moins de 0 ,5 % ont eu la mention « BIEN » et « TRES BIEN » cela présage d’un avenir hypothétique pour cette jeunesse. Rien n’est fait pour régler cet échec du système éducatif gabonais qui dure déjà depuis bien des années.

Je pense que nous devons aller à l’essentiel, nous méritons mieux et largement mieux que ce que nous avons actuellement. La politique politicienne est d’un autre temps. Nous avons besoin d’actions fortes et continues dans le temps. Nous avons besoin d’un changement radical, d’une révolution de paradigme. Trêve de démagogie faites place au réalisme.


Pourquoi l’alternance est-elle si difficile en Afrique ?

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Crédit photo togo-online.net

Quelle désillusion ! Franchement l’opposition Togolaise et les opposés au pouvoir de Faure Eyadema n’ont eu que leurs mains moites pour attraper leurs têtes chaudes à l’annonce de sa victoire aux élections présidentielles du 25 Avril. Je suis presque certain que leur sang n’a fait qu’un tour à l’annonce de la réélection de l’héritier d’un régime presque cinquantenaire. Incroyable !  Je vous avoue que cette réélection fut anxiogène pour moi parce que comme on dit chez nous : « Pendant qu’on égorge la poule, le canard observe ».

En effet, certains pays africains notamment ceux dont les régimes sont aussi coriaces à déboulonner que celui du Togo, organiseront les élections présidentielles durant les trois années à venir. Après la victoire de Faure, ne doit-on pas se demander si les peuples du Cameroun, du Congo RDC, du Gabon, du Congo-Brazzaville ou du Tchad, ne connaitront pas la même déculottée, la même désillusion que celle des Togolais ? Ne doit-on pas se questionner sur « l’hypothétique » alternance dont une bonne partie de la jeunesse Africaine rêve ? Personnellement je crois que nous le devons, c’est un impératif absolu si nous ne voulons pas tuer dans l’œuf nos espérances.

La difficile alternance 

Les régimes  qui coquent dans les pays cités plus haut sont de véritables machines à s’éterniser au pouvoir. Ils disposent de tous les moyens philosophiques, médiatiques, financiers, politiques, Etatiques, psychologiques et spirituels pour y rester malgré le besoin manifeste d’alternance des populations. D’abord la plupart d’entre eux sont au pouvoir depuis belle lurette (Gabon: 47 ans ; Cameroun: 32 ans ;  Congo-Brazza : 47 ans cumulés ; Tchad : 25 ans ; Togo : 48 ans ; total = 198 ans). De telles longévités, très peu égalées dans le monde, leur ont permis d’avoir une main mise nationale.

Certaines personnes comme moi qui suis de la génération 80’,  n’ont jamais connu d’autres régimes que celui qui est en place au Gabon. Imaginez maintenant ceux qui sont plus âgés que moi. C’est dire que la longévité leur donne un ancrage dans les consciences des gens, elle renforce la philosophie de la pensée unique,  c’est une sorte d’« impérialisme politiques des consciences » afin d’assimiler le pouvoir à leurs régimes. Plus un régime perdure au pouvoir, plus le pouvoir est assimilé à celui-ci.

Hormis ces aspects, ces pouvoirs ont cultivé un mode de gestion familiale de l’Etat et des biens publics. Le Gabon, le Congo, le Togo en sont de parfaits exemples. On voit le frère nommé chef d’Etat major, le cousin ministre de la défense, la sœur DG ou PCA dans les grandes entreprises du pays. Les biens de l’Etat sont confondus avec ceux de ces familles. Toutes ces anormalités sont faites pour renforcer le pouvoir de ces régimes et leur influence dans le pays.Tout le monde connait ces réalités, malgré cela les gens ne semblent pas déterminés à en finir politiquement.

Les opposants, grands responsables.

Vous savez l’Afrique n’a plus de vrais leaders, je crois que Mandela fut le dernier en vie.  Les opposants actuels n’inspirent pas. Ils n’ont aucune vision, ce qu’ils veulent c’est le pouvoir juste le pouvoir. Sans vision pour vaincre des régimes aussi bien enracinés que ceux en place, toute entreprise de conquête de pouvoir reste vaine. La preuve, les opposants ont tout le mal du monde à les battre ces régimes. Pourquoi ?

En fait, les opposants africains ne pensent qu’aux élections présidentielles, les élections locales législatives ou sénatoriales ne semblent pas les intéresser alors que tout commence par là.

Selon moi il y a une incohérence entre la volonté de changer de régime et les actions posées pour y parvenir. Le désintéressement de ces élections est responsable des réélections aux différentes joutes électorales des partis politiques des régimes en question. Au Cameroun par exemple, l’opposition ne joue qu’un rôle de figurant au parlement et les Mairies devant un RDPC (Parti au pouvoir) qui rafle très largement la mise mais pourtant  ce parti est très contesté  par les camerounais? C’est étonnant voir même surréaliste. Au Gabon c’est également la même chose, l’opposition n’a pas sinon très peu de députés, sénateurs ou Maires.

Comment dans ce cas contrôler l’action du gouvernement et faire un contrepoids au pouvoir sans avoir assez de parlementaires ? Comment s’imprégner des problèmes de la cité sans avoir des Maires et/ou conseillés municipaux ? Comment grignoter une part de l’électorat sans avoir des élus ?

 De plus, ces opposants adorent limiter la contestation à la personne même du chef de l’Etat alors que le problème est global, systémique. Il faudrait sortir de ces carcans pour rassembler le maximum de personnes autour de leurs idéaux, de leur programme, de leur vision du pays.  Si cette mauvaise stratégie politique est maintenue par l’opposition, dans l’hypothèse d’une victoire de celle-ci aux élections présidentielles à venir, nous serons amenés à remplacer Satan par Lucifer.

Pour finir sur une bonne note, je pense que le tableau n’est pas si sombre que ça, l’espoir jaillit toujours même dans l’obscurité. En tant que jeune, des expériences d’autres pays africains nourrissent mes espoirs d’alternance. Les cas de la jeunesse Sénégalaise est frappant avec Le mouvement Y EN A MARRE. Celui du Burkina Faso avec le Mouvement du BALAI CITOYEN. Enfin l’engagement des jeunes Tunisiens qui a donné naissance a la révolution du jasmin. Ces exemples doivent servir à la jeunesse des pays africains opprimés afin qu’elle prenne en main leur destin à l’instar du combat mené par l’opposition. C’est uniquement de cette façon que nous pourront un jour connaitre cette alternance que nous souhaitons tant.


Au Gabon, la terreur devient un argument politique

 

Visite de la cache d’armes à l’île Nendjé au nord de Libreville. C/P gabonattitude.com

Depuis quelques semaines la vie politique nationale prend une tournure inquiétante. Les acteurs politiques, notamment ceux du pouvoir en place se laissent aller à des excès. Entre déclarations fallacieuses, campagne de terreur, stigmatisation, chasse aux sorcières, tout y est pour comprendre que le combat politique ne se joue plus sur les idées constructives, mais plutôt sur celles qui visent à détruire politiquement tous les rivaux

Croyez-moi ce n’est pas un poisson d’avril, mais le pouvoir au Gabon a décidé d’utiliser les plus mauvaises idées pour convaincre l’électorat en usant de méthodes les plus saugrenues pour justifier une forme d’acharnement qui ne dit pas son nom. Depuis l’annonce du décès de l’opposant André Mba Obame le 12 avril au Cameroun et l’incendie de l’ambassade du Bénin, les autorités en place multiplient les sorties malhabilement orchestrées. Ces sorties laissent un grand nombre de Gabonais dubitatifs, car des questions d’ordre judiciaire sont vraisemblablement récupérées à des fins politiciennes.

On n’apprend pas au vieux singe à faire des grimaces
https://www.youtube.com/watch?v=S5htBYuQ0Mw

Comme un air de déjà vu, les autorités en place usent des mêmes vieilles méthodes pour jeter l’opprobre sur les membres du Front uni de l’opposition et de l’UN en multipliant les sorties télévisées les discréditant. Pour commencer, les « penseurs » du pouvoir ont jugé utile de diffuser vers 20 h 30 sur Gabon Télévision la chaîne publique au service du pouvoir, la vidéo d’un jeune marginal drogué qui se fait appeler Bobo. Celui-ci déclare qu’il était présent lorsque les membres de l’Union nationale fomentaient l’incendie de l’ambassade du Bénin. Ces déclarations qui devaient en principe servir aux enquêteurs servent malheureusement une cause politique. Pourquoi l’avoir diffusée à la télé et à une heure de grande audience ? Qui a réalisé cette vidéo ? La police, l’armée ou les services de renseignement ? Pourquoi doit-on croire le témoignage d’une personne qui affirme se droguer ? Et la présomption d’innocence, qu’en fait-on ? Autant de questions qui nous laissent perplexes.

Dans le même ordre d’actions, l’arrestation de deux activistes Annie-Léa Meye et Georgette Toussaint a consterné l’opinion et les réseaux sociaux au point où une page Facebook a été créée pour exiger leur libération. Pendant plus de trois jours, personne ne savait où elles étaient incarcérées. Les multiples pressions ont poussé la très contestée procureur de la République, Sidonie Ouwé, à faire une déclaration télévisée pour rassurer l’opinion sur l’état de santé des prévenues et leur localisation. Pourquoi avoir caché pendant plusieurs jours le lieu de leur incarcération ? Pourquoi avoir empêché les avocats et leurs familles de leur rendre visite? Des questions sans réponses actuellement.

De la surenchère pour convaincre

https://www.youtube.com/watch?v=7JaMNTYbsBE

Pour rajouter du piment à une sauce déjà piquante, les autorités ont tablé sur l’effet de terreur pour toucher les Gabonais sur un aspect qui leur ait très cher : la paix

Un « spectacle » télévisé a été diffusé au journal de 20 h dans lequel des membres du gouvernement, quelques généraux et le procureur de la République se sont rendus sur le lieu où une cache d’armes a été découverte par l’armée. C’est à la suite de cela que l’opération « NGUENE » a été lancée pour disent-ils, sécuriser le pays. La diffusion de ces armes de guerre dans la presse écrite et à la télévision avait semble-t-il pour but de montrer au Gabonais que certains parmi les compatriotes veulent faire la guerre alors que nous (PDG) voulons la paix. Comme par hasard, le week-end qui précède le PDG le parti au pouvoir, avait organisé une marche dite « Marche de la paix », car ses membres considèrent que ce parti est le garant de la paix au Gabon. C’est vous dire la manipulation du pouvoir et la récupération politique de ce qui peut se passer dans le pays.

Le fomenteur de cette violence est clairement désigné par le pouvoir : c’est l’opposition notamment les membres de l’UN et du Fopa. La preuve, quelques jours après cette découverte, des agents de la PJ accompagnés du fameux Bobo, ont arrêté le secrétaire général de l’UN, Ella Nguema Ce dernier dit après sa relaxe, qu’il a été formellement accusé de fomenter un coup d’Etat avec l’aide d’un colonel de l’armée Française. Pas croyable ! La France veut faire un coup d’Etat au Gabon ? Grave accusation qui fait des membres de l’opposition ceux qui veulent troubler cette paix « chèrement préservée » par le PDG. Des manœuvres qui prouvent malheureusement la politique politicienne du pouvoir sur des questions aussi sensibles.

Je ne sais pas où tout cela mènera, mais tout ce que je sais c’est que le Gabon prend un virage très dangereux et les Gabonais semblent ne plus savoir quoi penser. De plus, la dépouille de Mba Obame doit arriver à Libreville ce mardi 28 à une période déjà très tendue car la tension est presque perceptible entre les deux camps. Je pense que la raison doit reprendre ses droits dans le jeu politique, trop d’accusations sans preuves, trop de manipulation, le manque de dialogue et de tolérance nous plongent inexorablement vers la rupture. Nous voulons des idées et non de la violence encore moins la terreur.

 

 

 


Gabon : Cinq questions après l’incendie de l’ambassade du Bénin

 

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Après l’annonce du décès de l’opposant André MBA OBAME, l’ambassade du Bénin au Gabon a été incendiée par des personnes non identifiées. A la suite de cette action condamnée par le gouvernement et les gabonais, plusieurs questions sont posées afin d’en savoir un peu plus sur ce qui c’est passé mais aussi sur la suite des évènements. En voici cinq qui reviennent dans les débats.

Tout d’abord, sachez que c’est un acte à nul autre pareil dans l’histoire du pays, les gabonais n’ont jamais incendié une ambassade pour une raison comme pour une autre. Si cette fois c’est arrivé cela traduit au de-là du décès, la frustration et la colère des gabonais non pas envers les étrangers mais plutôt envers les autorités en place

     1 Pourquoi avoir incendié l’ambassade du Bénin ?

C’est une question capitale car elle permet de comprendre les causes de cet incident. L’ambassade du Bénin n’est en réalité qu’une victime collatérale du courroux de ceux qui l’on incendiés. Il est raconté que certains partisans d’André MBA OBAME  accusent à tort ou à raison le Directeur de cabinet du Président de la République, Maixent Accrombessi qui est d’origine Béninoise, d’être le responsable du décès de leur leader après plusieurs attaques mystiques. Ces accusations peuvent faire rire certains qui les trouvent farfelues,  mais sachez qu’au Gabon les croyances mystiques sont encrées dans nos mœurs. C’est de même dans la plupart des pays d’Afrique noire. Ces accusations animent les débats, d’ailleurs dans un quartier de Libreville, un jeune homme me disait ceci au sujet de l’incendie : « s’ils l’en veulent autant, pourquoi ne sont-ils pas allés incendier sa maison ? Au moins ça éviterait de faire de l’amalgame ». Une question que beaucoup se sont posés tout en condamnant l’acte. Hormis ces raisons invoquées, aucune autre ne circulent à Libreville

    2  Les gabonais ont-ils de l’animosité envers les béninois ?

Les gabonais n’ont nullement de l’animosité envers les béninois. Cet incident isolé ne peut en aucun cas résumer les relations entre les gabonais et les béninois. Certains Béninois de Libreville se sont sentis menacés ce jour là, ce qui est normal. Mais en réalité, les gabonais n’ont pas de problème avec le béninois lambda au contraire tout va bien en dépit de l’animosité croissante envers le Directeur de Cabinet du Président. Les relations amicales entre ces deux peuples et avec les ressortissants d’autres pays africains peuvent se détériorer dans l’avenir si une solution n’est pas trouvée par les autorités. Une solution non pas répressive, mais qui intègre les avis et les interpellations de tout un chacun. 

    3 Les leaders du Front sont-ils pointés du doigt pour cet incendie?

Selon les déclarations faites à la télévision par le ministre de l’intérieur, ce sont des partisans du FOPA ( Front de l’Opposition pour l’Alternance) qui ont incendiés l’ambassade du Bénin et selon les informations qu’ils ont, ces partisans auraient agi sur ordre. Les ordres venant de qui ? Lui seul pourra nous le dire le jour où les enquêteurs trouveront les donneurs d’ordre. Hormis ces déclarations, rien ne dit que les leaders de l’opposition ont expressément demandé à leurs partisans d’aller incendier l’ambassade du Bénin ni que ce sont les partisans du Front qui l’ont incendiés car à l’heure actuelle, nous ne connaissons ni les auteurs ni les commanditaires, c’est à dire leurs noms et prénoms. Donc en attendant de les connaitre et de recueillir des preuves, les doigts des autorités semblent être pointés vers les opposants.

    4 Comment se présage l’arrivée de la dépouille d’André MBA OBAME ?

C’est la grande question que tous les Gabonais se posent. Comment ça va se passer quand la dépouille arrivera au Gabon ? Certains Kongossa disent que le pouvoir va refuser l’exposition à Libreville au profit de Medouneu, le village natal du défunt. D ‘autres disent que c’est impossible car cette décision pourrait envenimer la situation. Notons au passage que les membres du FOPA  envisagent d’exposer la dépouille au carrefour Rio pour un dernier hommage populaire. Cette initiative pourrait être refusée par les autorités. De toutes façons ce qui est presque certains c’est que les choses ne se passeront pas sans heurts quand la dépouille arrivera à Libreville. C’est pourquoi depuis l’incendie de l’ambassade du Bénin, la capitale gabonaise est quadrillée par l’armée, la police et la gendarmerie. Les institutions sont protégées 24H/24, même la prison centrale de Libreville. Les autorités mettront le jour de l’arrivée de la dépouille un dispositif sécuritaire exceptionnel pour contenir les émotions et les velléités des uns et des autres. Ce sera vraisemblablement un jour à haut risque au Gabon…Wait and see.

    5 Le climat sociopolitique aggrave t-il la situation ?

Un malheur ne vient pas seul comme on le dit souvent. Je pense que le climat actuel aggrave les choses. Parce que, le samedi qui a précédé le jour de l’annonce du décès d’André MBA OBAME, les partisans du PDG (Parti Démocratique Gabonais) avaient organisé une marche dite « Marche de la paix » – C’est dire combien de fois les choses vont mal- puis un grand meeting au carrefour Rio, lieu par excellence de l’opposition Gabonaise. Deux jours plutôt, les autorités avaient refusé un meeting au même endroit aux membres de l’opposition réunis au sein du Front de l’Opposition pour l’Alternance (FOPA). Cette injustice avait exacerbé les partisans de l’opposition qui ont vu là un moyen de les bâillonner. Ajouter à cette situation politique, les multiples grèves au sein de l’administration qui paralysent le pays depuis plusieurs mois avec son corollaire de conséquences sur l’économie et l’enseignement. Autant de raisons qui participent a détériorer le climat sociopolitique et ne présage pas d’apaisement les jours et semaines qui arrivent.

Vivement que le climat s’apaise.


Je suis un chômeur et je cherche un emploi

CP: fr.fotolia.com

Le chômage, c’est bizarre, mais ce mot me donne des frissons, car le vivre sous les tropiques est une chose à ne pas souhaiter à quelqu’un : une vraie canicule pour l’esprit et le corps. Quand j’étais au lycée, j’ai vu plusieurs grands de mon quartier perdre le nord à cause du chômage qui n’avait que trop duré. Certains de mes grand-frères ont également rencontré sur le chemin de leur vie ce mauvais compagnon qui ma foi leur a fait voir de toutes les couleurs. Comme si c’était un karma, aujourd’hui, c’est à mon tour de vivre cette situation.

Après les études, les jeunes diplômés rentrent dans le marché du travail avec beaucoup d’enthousiasme et de détermination pour faire valoir leur savoir-faire que ce soit dans le secteur privé que dans le public. Cet enthousiasme est d’autant plus important lorsqu’on a fait ses études à l’étranger, car on estime y avoir reçu une meilleure formation compte tenu des réalités universitaires au Gabon qui restent encore difficiles.

Opération dépôt des dossiers

Dès mon arrivée au Gabon, je n’ai pas attendu 5 jours pour déposer mes dossiers dans des entreprises sises à Libreville. Dans ma sacoche, une trentaine de demandes de stage et CV pour m’immiscer dans le monde du travail. Sans grande expérience dans mon domaine qui est l’Audit et le Contrôle de gestion, j’ai misé sur le stage pour commencer et compte sur mes performances pour être retenu à la fin de celui-ci. Hormis le dépôt des dossiers dans les locaux mêmes des entreprises listées, j’ai également envoyé par la poste d’autres demandes de stage afin d’augmenter mes chances de réponse. Trois mois plus tard, je conjugue toujours le verbe attendre. Aucune réponse par mail ni d’accusé de réception encore moins un coup de fil.

La période correspondante au dépôt de dossiers dans les entreprises est un véritable parcours du combattant. Sachant que les entreprises sont disséminées à travers la capitale, que les bouchons sont nombreux sur les routes de Libreville sans parler de la cherté et des taxis, c’est en tirant le diable par la queue qu’on parvient à déposer toutes les demandes. Il faut sans aucun doute une grande volonté pour chercher le travail. Tout commence très tôt le matin et finit aux alentours de 13 h – 14 h. Durant ces journées, ce sont des va-et-vient dans différents bureaux, de longues marches dans les rues comme un soldat en mission commando. J’ai rencontré durant ces transactions des amis qui travaillaient dans des régies financières ou dans des sociétés privées. D’autres sous un soleil d’aplomb étaient aussi à la recherche d’un emploi comme moi, avec sur eux une chemise cartonnée remplie de demandes et de CV. C’est le prix à payer quand on n’a pas de « bras longs » dans son entourage.

La vie quotidienne d’un chômeur

Un chômeur n’a pas de sou, c’est un fauché cravaté comme un chef dans les artères de la ville. Il ne reçoit pas d’aide de l’Etat, il vit de petits business et des « dédicaces » de certains parents. Quand j’étais étudiant au Sénégal, je recevais chaque mois de l’argent pour payer mes charges et avais mon argent de poche et ce pendant cinq ans. Une fois rentré au pays cela a été terminé.  La raison est toute simple : les parents ont beaucoup dépensé assez quand j’étais à l’étranger dorénavant ce sont les plus jeunes qui doivent en profiter. Ce que je comprends parfaitement, toutefois la rupture est brutale. Comme quoi la vie est une roue qui tourne.

Les difficultés ou galères qu’un chômeur connaît sont supportables lorsque lui seul les subit, mais s’il a un enfant et une fiancée, à ce moment les choses se compliquent pour lui. Il n’est pas aisé de voir son enfant désirer ou manquer de quelque chose et être frappé d’incapacité parce qu’on n’a pas les moyens. Pis encore quand il s’agit de la fiancée, vous-même vous savez comment sont les femmes, elles sont très insistantes quand elles veulent quelque chose ! J’ai maintes fois été victime de ces situations, heureusement que j’ai jusqu’ici réussi à trouver une solution. Jusqu’à quand je pourrais tenir ainsi ? La particularité du chômeur, c’est l’irrégularité de ses revenus, c’est pourquoi beaucoup dépriment au regard des responsabilités qui leur incombent. D’autres plongent dans l’alcool, les femmes et les sorties de nuit sans se soucier du lendemain. Moi, je ne compte pas me laisser faire en dépit des difficultés.

L’initiative privée comme solution

Personnellement, je pense que le chômage n’est pas une fatalité, mais plutôt une source formidable d’inspiration. En période de chômage on a largement le temps de mettre sur papier des idées de projets qui taraudent dans notre esprit. Un pays comme le Gabon regorge de nombreuses opportunités, car presque tout est à faire et à proposer commercialement. Il y a de plus une croissance de la classe moyenne qui a besoin de services divers dans le cosmétique, les vêtements, la restauration, le divertissement, la découverte, les services à la personne, l’agro-alimentaire sans oublier le large éventail d’affaires qu’offrent les TIC, etc. Autant de secteurs qui restent à exploiter. C’est dans l’esprit entrepreneurial que je m’inscris, si l’emploi ne vient pas à moi alors moi j’en créerai. Je crois que tout diplômé à la possibilité et la capacité de créer une entreprise même petite . Nous sommes à une ère qui impose l’innovation et l’initiative privée, rien ne peut empêcher un jeune ambitieux de réaliser son rêve s’il le désire véritablement.

Le travail ou les opportunités de la vie ne se trouvent pas à la maison, mais dehors, il faudrait bouger et chercher les voies et moyens pour sortir du chômage. S’associer avec d’autres personnes qui partagent la même idée de s’auto-employer.  Il y a plusieurs institutions financières qui sont prêtes à accompagner des jeunes, avec un peu d’abnégation les choses peuvent aussi marcher pour nous. Je crois fermement en cette option d’auto-emploi c’est pourquoi j’invite chaque chômeur à y songer. L’entrepreneuriat est un bon moyen pour avoir aussi notre place au soleil.