Suite à la tribune de Marc Logan Tchango parue le 16 juin sur Media241 (https://urlz.fr/mq9g) et dont le titre était : « En finir avec la paresse politique, voilée par le discours xénophobe » , j’ai jugé en tant que citoyen d’y répondre pour apporter ma pierre à l’édifice des opinions que nous bâtissons dans ce pays.
Le Gabon et la diversité c’est le doigt et l’ongle. Nous l’avons dans la chair. Regardez notre diversité ethnique, nous vivons tellement bien entre nous au point d’accepter et de vivre en bonne harmonie avec nos frères et sœurs venus d’ailleurs, pour nous apporter leur force de travail ou commercer avec nous. Donc, le gabonais ne peut recevoir aucune leçon de diversité de qui que ce soit car nous la connaissons et la vivons.
Mettons les pieds dans le plat. La levée de bouclier face à la nomination de Monsieur Cissé à la tête de la SEEG n’est pas du fait des opposants. Ce sont les citoyens eux-mêmes qui se sont insurgés contre cette nomination qui discrimine les nationaux au profit d’un expatrier. C’est un point de vue différent du vôtre, il ne signifie pas xénophobie.
Vous avez parlé de « propos dangereux » tenus par l’oppositionqui pourraient « fragiliser le tissu social et antagoniser les enfants du Gabon entre eux ». Mais, vous omettez de parler des « décisions dangereuses » comme cette nomination de Monsieur Cissé à la tête de la SEEG qui pourrait également « fragiliser le tissu social et antagoniser les enfants du Gabon entre eux ».
Vous voyez très clairement que les décisions des uns et les propos des autres peuvent conduire au même résultat, à savoir fragiliser la paix sociale. L’humilité dans l’analyse n’est en aucun cas la chose la mieux partagée dans ce pays. La classe politique, dont vous en faite partie, conserve cette dangereuse logique manichéenne pour se blanchir alors qu’elle est tout aussi responsable que le camp d’en face.
Vous dites que lorsque « Le débat public est porté sur des personnes, cela traduit une régression de la démocratie ». Regardez, des hommes et des femmes ont fait et font la prison pour leurs positions politiques ou leur engagement syndicale. Selon vous, est-ce une régression de la démocratie ? Vous qui faites le plaidoyer de la « diversité », faites-en aussi pour « la diversité d’opinions ».
L’une des qualités des dirigeants actuels est d’avoir toujours des projets. L’un de leurs défauts est de ne pas les réaliser. A la fin c’est comme ne pas avoir de projets.
En réalité que vous (les dirigeants actuels) ayez un projet et que l’opposition n’en a pas, le résultat est que le Gabon à ce jour a d’énormes retards sur plusieurs aspects. Les enjeux dont vous parlez sont nobles et louables mais ne sont en réalité que des appâts car s’ils étaient vraiment importants, je pense que nous aurions réglé beaucoup de problèmes surtout avec les moyens que nous disposons.
La classe politique gabonaise dans son entièreté a brillamment échoué à mes yeux. Elle n’est plus légitime dans sa prise de parole car n’ayant jamais tenu ses promesses de progrès, de développement socio-économique, de démocratie, d’alternance politique. Elle se mur dans des discours pompeux aux élans universalistes alors que le bas peuple manque de tout. C’est bien dommage !
Barack Nyare Mba, Blogueur.
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