Il est des moments où il semble légitime de penser que les supposés chérifs de la démocratie mondiale ne sont en réalité que ses mercenaires au service d’une politique impérialiste et néocolonialiste. L’une des têtes de prou de ce conglomérat impérialiste et néocolonialiste n’est autre que les dirigeants Français qui au fil des années prouvent au monde combien de fois ils sont devenus indignes des idéaux obtenus lors de la Révolution française de 1789.
Le philosophe grec Thucydide disait que « Les forts (les riches) font ce qu’ils veulent, et les faibles (les pauvres) souffrent comme ils le doivent ». La France, pays des droits de l’homme, s’est toujours positionnée dans les textes comme défenseur des faibles. Pour elle, les riches comme les pauvres sont égaux aux yeux de la loi. C’est d’ailleurs pour cette raison que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen avait été adoptée comme préambule à leur constitution. Aujourd’hui plus que jamais, ces idéaux sont bafoués par une classe politique qui n’a d’idéaux que l’accaparement, l’oppression, le colonialisme, le néocolonialisme, l’impérialisme politique, économique et culturelle. Les retombées de cette perfide stratégie qui date de nombreuses années se fait désormais ressentir sur le plan national et international.
LIBERTÉ-ÉGALITÉ-FRATERNITÉ OÙ ÊTES-VOUS ?
Le nouveau régime français qui est venu au pouvoir grâce à un tsunami politique fait face à ceux qui l’ont mis au pouvoir c’est-à-dire les gilets jaunes. Ces derniers représentent les pauvres, la classe ouvrière, les travailleurs, jeunes entrepreneurs, travailleurs sociaux, ces français épris de liberté, de démocratie, de fraternité nationale et mondiale.
Lors de la révolution de 1789, les français s’étaient rebellés contre les privilèges du clergé et de la noblesse au détriment du tiers-état qui représentait 97% de la population à cette époque. C’est ce tiers-état (classe ouvrière, pauvres) qui fit la révolution. Aujourd’hui c’est ce même tiers-état (gilets jaunes) qui se bat chaque week-end pour refonder le modèle de gouvernance et du partage de richesse. La France qui pensait avoir vaincu tous ses anciens démons de l’époque monarchique se revoit aujourd’hui confronter à ces derniers à l’ère de la démocratie.
Cette contestation intérieure témoigne du malaise profond que vivent les français. Les différents dirigeants successifs ont presque toujours trahi les idéaux des français d’où ce ras le bol populaire.
Les dirigeants Français doivent se réconcilier avec les idéaux propres à la France s’ils veulent l’être avec le peuple. Sans cette réconciliation, il existera toujours cette fracture, cette défiance qui est désormais visible entre le peuple et ses gouvernants.
DÉMOCRATIE, SOUVERAINETÉ OÙ ÊTES-VOUS ?
Lors de la réunion extraordinaire du conseil de sécurité de l’ONU du 26 janvier dernier sur la situation au Venezuela, le représentant permanent de la Russie auprès des Nations-Unis a fait une sortie inédite qui n’a pas du tout été appréciée par ses collègues européens. En effet, lors de cette réunion la France et ses alliés souhaitaient lancer une procédure de « diplomatie préventive » car la situation au Venezuela menaçait la paix intérieure et régionale. A cette proposition, le représentant Russe dira ceci : « Que penseriez-vous si la Russie demandait de discuter au Conseil de sécurité de la situation en France ? Et des Gilets jaunes qui sont descendus dans les rues par milliers encore ce week-end ?».
Une fois dite, le représentant Russe a fait savoir à ses collègues européens qu’il n’avait pas l’intention de le demander, ce qui a semblé les calmer. Cette allusion aux manifestations des gilets jaunes illustre, toute proportion gardée, ce qui se passe au Venezuela c’est-à-dire des citoyens qui manifestent pour des meilleures conditions de vie, plus de liberté, plus d’égalité.
Il est tout à fait normal qu’un pays se prononce sur la crise politique et social d’un autre mais cela doit être fait dans les règles de l’art. J’ai trouvé condescendant les prises de position occidentale sur le Venezuela. De quel droit un pays tiers peut-il s’ingérer dans les problèmes internes d’un autre pays aussi souverain que lui en lui donnant un ultimatum d’organiser une élection anticipée ? De quelle légitimité découle la prise de position des occidentaux sur la reconnaissance de Juan Guaido comme président au détriment d’un président légitimement élu ? Je sais qu’il y a des problèmes au vénézuela, des problèmes d’ailleurs créés d’une part par les impérialistes qui ne sont pas d’accord avec les élans socialistes du régime chaviste qui était et est contraire aux intérêts du libéralisme prôné par les américains d’une part et les européennes d’autres part.
Vous vous imaginez si un matin, le président sud-africain demandait sous huitaine de nouvelles élections en France à cause de la situation des gilets jaunes ? Car en effet il y a eu des morts, des blessés graves et légers, des arrestations, des intimidations depuis le début des manifestations des gilets jaunes. Cette demande des sud-africains serait un crime de lèse-majesté punissable avec la plus vive des rigueurs.
DÉMOCRATIE A GÉOMÉTRIE VARIABLE
Le Président Macron a déclaré dans un Tweet posté le 04 février que « Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement ». Je suis tout à fait d’accord avec lui. Toutefois, ce droit inaliénable au peuple vénézuélien l’est également au peuple d’Afrique notamment d’Afrique centrale. En effet, la position de la France à travers son chef de l’Etat sur la situation au Venezuela témoigne du paradoxe profond de la démocratie et de la liberté à la française.
Les Vénézuéliens ont le droit de s’exprimer librement et démocratiquement. La France reconnaît @jguaido comme « président en charge » pour mettre en œuvre un processus électoral. Nous soutenons le Groupe de contact, créé avec l’UE, dans cette période de transition.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 4 février 2019
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