Décryptage d'une saga de promesses enfumeuses

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Crédit photo civilisation2.org

Bienvenue au Gabon, le pays des mille promesses; une multitude de promesses faites à une jeunesse qui désespère dans un environnement où toutes les conditions sont réunies pour tuer l’espoir.

Le défaut de ce régime est ne cesse de faire des promesses intenables. La preuve, l’histoire politique de notre pays est jonchée de plusieurs slogans pompeux. Parmi ces slogans nous avons en ordre d’apparition : La Rénovation, Le Nouvel élan, Le pacte national de solidarité et de développement, Mon projet des actes pour le  Gabon, et enfin L’avenir en confiance.

Autant de slogans sans suite. Je me suis amusé à visionner les trois dernières allocutions à la nation du chef de l’Etat Ali Bongo. Il s’agit de celles du 17 août 2015, de décembre 2014 et du 16 août 2014. Je ne souhaitais pas aller plus loin pour m’épargner certaines douleurs.

Il en ressort que le chef de l’Etat a toujours prétendu vouloir trouver des solutions définitives et adaptées aux problèmes des jeunes, ce qui ma foi présageait une bonne chose, mais dans les faits ce fut tout autre chose.

En août 2013 il promettait la construction de 400 salles de classe pour accueillir 20 000 élèves à travers le Gabon. Rien de concret jusque-là. Il avait également évoqué la mise en place d’un vaste plan pour l’emploi des jeunes à la sortie du forum national de l’industrie. Le chômage est de 35,7 % chez les 15-24 ans selon le rapport sur la croissance et l’emploi au Gabon réalisé par le groupe de la Banque mondiale et publié en 2013. Bien avant, il avait décidé la construction de trois universités à Oyem, Mouila et Port-Gentil. Aucune construction à ce jour. En décembre 2014 il a une fois encore annoncé la création des maisons de jeunes dans les différents arrondissements de Libreville et à l’intérieur du pays. Huit après mois après c’est toujours l’attente.

J’ai décidé (….) que ma part d’héritage sera partagée avec toute la jeunesse gabonaise

Tout récemment, c’est la cerise sur le gâteau, il est prêt à faire une donation aux jeunes. Le président «  va partager  avec la jeunesse sa part d’héritage qui sera versée dans une fondation ». Il s’agit de quelle fondation gabonaise ? Qui la dirige ou dirigera ? Ces fonds seront destinés prioritairement à quoi ? De plus il y a la cession de la somptueuse résidence de son père qui deviendra une université. Va-t-on démolir les résidences qui s’y trouvent ? Ou bien les cours y seront dispensés en l’état actuel de la résidence ?

Je me suis dit que si le président Ali arrive à ce niveau cela signifie tout simplement qu’il n’a plus rien à proposer aux jeunes, il nous a enfumés avec de multiples promesses. 

De plus je tiens à souligner qu’au lieu de parler de cession, le président aurait dû parler de restitution, car comme il le sait, ces biens n’ont pas été normalement acquis.

Pour revenir aux promesses, je pense que le président devrait arrêter de prendre les jeunes pour des demeurés. Les jeunes Gabonais, comme moi, souffrent énormément de plusieurs maux. La jeunesse n’est pas qu’un électorat, mais une frange forte de la population, le fer de lance de l’économie et du développement de notre pays. Il faut arrêter de vouloir nous infantiliser, de vouloir nous manipuler, de nous enfumer avec des promesses intenables.  Nous chérissons l’idée d’un Gabon où les jeunes ont leurs places comme dans tous les pays où ils sont pris en compte. Quand on voit que moins de 20 % des candidats au baccalauréat ont été retenus et que moins de 0 ,5 % ont eu la mention « BIEN » et « TRES BIEN » cela présage d’un avenir hypothétique pour cette jeunesse. Rien n’est fait pour régler cet échec du système éducatif gabonais qui dure déjà depuis bien des années.

Je pense que nous devons aller à l’essentiel, nous méritons mieux et largement mieux que ce que nous avons actuellement. La politique politicienne est d’un autre temps. Nous avons besoin d’actions fortes et continues dans le temps. Nous avons besoin d’un changement radical, d’une révolution de paradigme. Trêve de démagogie faites place au réalisme.

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Auteur·e

espritafricain

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