Brice NDONG s’explique sur les raisons de sa grève de la faim

Brice NDONG faisant sa grève de la faim. CP: Brice NDONG

Le 17 Octobre dernier au matin, Brice NDONG et ses deux associés ont assisté à la destruction de leur complexe sis au quartier carrefour camp de Gaulle par les engins du génie militaire. Stupéfait par la robustesse de l’opération qui détruisait des centaines de millions investis, il décide alors d’entamer une grève de la faim afin d’alerté l’opinion sur ce qui était son sort. Esprit Africain l’a contacté pour qu’il nous en dise plus sur cette histoire mais aussi sur ce qu’il attend des autorités gabonaises.

ESPRIT AFRICAIN : En fin de semaine passée vous avez été victime de la destruction de votre complexe, Où se situait t-il et quels genres d’activités on y pratiquait ?

Brice NDONG : Mon commerce se situait au carrefour camp de Gaulle.(NDLR : Un quartier de Libreville) Il s’agissait d’un ensemble de huit bâtiments où on trouvait des restaurants, snack bar, lavage Auto, vente et exposition d’objets d art, et autre petits commerces de friperie.

ESPRIT AFRICAIN : combien de gabonais y travaillaient?

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Le complexe de Brice NDONG sis au carrefour camp de Gaulle. CP: Brice NDONG

Brice NDONG : Au total 10 Gabonais et Cinq expatries employés de manière permanente mais il y avait aussi ceux qui venaient temporairement.

ESPRIT AFRICAIN : Que vous a t-on dit lorsque vous avez trouvé vos commerces détruits et quelles procédures avez vous suivi après ce désolant constat ?

Brice NDONG : Rien, aucune administration ne s’est déclarée pour l’assumer. Les militaires nous ont dit vaguement que les instructions venaient du Président de la République…Pas plus..Mais nous ne pouvions pas discuter avec des soldats. Pour suivre une procédure il faut avoir des éléments de preuve sur lesquels s’appuyer…aucun document tenant lieu d’ordre de mission ne nous a été présenté..Dans ce cas on porte plainte à qui? Au Président de la République ? C’est pourquoi nous avons tout de suite engagé des actions avec la presse pour nous faire entendre. C’est au Président de la République de nous dédommager.

ESPRIT AFRICAIN : Et depuis que vous avez entamé votre grève de la faim, quelles sont les autorités qui sont venues vous voir?

Lors de la destruction du complexe de Brice NDONG. CP: Brice NDONG

Brice NDONG : J’attends un signal fort de la Président de la République. La journée de lundi (Hier) va être mouvementée, je tiendrais un point de presse devant le siège de l’Assemblée Nationale. Les parlementaires sont entrés en négociations avec moi mercredi soir, dont le 3eme Vice Président du bureau de l’Assemblée Nationale, Monsieur Adrien Nkoghe Essingone pour me demander d’observer une trêve le temps de permettre aux Hautes autorités de régler mon problème. Moi je veux des émissaires de la Présidence pour me donner des garanties acceptables. J’ai saisi le Président de la République lui-même le 20 octobre et les ambassades..J’attends une solution de la Présidence de la République.

ESPRIT AFRICAIN : OK, Selon vous, des gens ont-ils utilisé le nom du chef de l’Etat pour couvrir la décision d’une tierce personne qui vous jalouserait?

Ce qui reste du complexe de Brice NDONG. CP: Brice NDONG

Brice NDONG : Je ne peux pas affirmer que les gens ont utilisé le nom du chef de l’Etat. Sauf qu’il y a une certitude, le déploiement des engins du génie militaires, encadrés par des unités d’élites de la gendarmerie nationale avec des gilets par balles et des fusils d’assaut ne se fait pas sans un ordre du ministre de la défense nationale ou de la Présidence de la République. C’est pourquoi lorsque les militaires nous ont dit que l’ordre venait du Président, nous avions toutes les raisons d’y croire.

ESPRIT AFRICAIN : Avez-vous eu des antécédents avec des dignitaires qui en veulent à vos affaires?

Brice NDONG : Des antécédents avec des dignitaires ? Non, pas de manière formelle mais il faut dire qu’après avoir viabilisé cet espace devant tous, ça attiré les convoitises. Au Gabon, une fois vous avez une affaire, même financée sur fonds propres et que vous n’appartenez pas aux cercles mafieux – à moins d’être un expatrié- vous avez automatiquement des ennemis. Moi je ne fais pas de politique et je n’appartiens pas aux cercles de ce fait je suis une cible potentiel. Ils n’aiment pas voir les jeunes gabonais émerger de manière indépendante. Je dis non et non je crois en une République Laïque et impartiale qui offre une égalité de chance à tous, même ceux qui ne sont pas du même bord. Je dis non! Cette opération c’est du voyoutisme d’Etat. Si l’Etat avait un projet public ou privé à cet endroit, il devrait tout d’abord nous recenser, nous sensibiliser, évaluer nos biens en vue d’une indemnisation. Or, ils ont procédé brutalement à la démolition de nos biens sans aucun préavis et c’est ce que je dénonce vivement. Aucun Etat qui défend son peuple ne se comporte d’une manière aussi irresponsable.

ESPRIT AFRICAIN : OK, pour finir jusqu’où irez-vous pour obtenir réparation au cas où le Président de la République ne réagissait pas?

Brice NDONG : Je n’ai pas encore envisagé la possibilité que le Président de la République soit insensible à ma détresse. Si c’est le cas, je multiplierai d’autres actions de quelque manière que ce soit pour que mes droits soient reconnus. Depuis que l’opération de démolition a commencé dans la capitale, c’est la première fois que les Gabonais se lèvent pour dire Non. Mon objectif est d’amener le gouvernement à respecter les droits de chaque citoyen. Les Gabonais doivent être traités avec dignité et responsabilité. Demain, je tiendrai un point de presse devant le siège l’Assemblée Nationale pour faire le point des négociations que j’ai entamées auprès des autorités.Je peux déjà vous dire que le ton va se durcir.

Sachez que à la suite de son point de presse tenu ce lundi, Brice NDONG a momentanément arrêté sa grève de la faim comme demandé par certaines autorités afin que son problème puisse trouvé solution.

A faire à suivre….

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Auteur·e

espritafricain

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