Racisme et xénophobie : les supplices des noirs Africains en Inde

Un africain conduit par les policiers Indiens CP:le-blog-sam-la-touch.overblog

Depuis une décennie l’Inde multiplie et diversifie la coopération avec le continent en octroyant notamment des bourses ou en ouvrant ses universités aux étudiants africains. Le revers de cette médaille est la multiplication des actes de racisme et de xénophobie dont sont victimes les étudiants noirs africains partis pour étudier dans ce pays.

On veut bien la coopération mais pas celle qui est accompagnée du racisme et de la xénophobie. D’entrée de jeu je pense qu’il est plus que nécessaire de le dire parce que trop c’est vraiment trop. Il ne se passe plus une année sans que nos frères partis pour étudier en Inde soient victimes de lynchage populaire, de meurtre, d’arrestation arbitraire, tout simplement parce qu’ils sont noirs et non pour les raisons farfelues brandies par les autorités Indiennes.

Quand on n’a pas de raisons, on cherche des prétextes.

Dans la plupart des cas d’agression ou de racisme sur les noirs Africains, l’une des raisons évoquées par les autorités Indiennes est étrangement celle dont sont victimes les Indiennes par les Indiens eux-mêmes, c’est-à-dire le harcèlement sexuel appelé « Taquiner Eve » ou encore le viol. Nous avons écho des habitudes sexuelles de nos amis Indiens qui sont passés maitres dans ces pratiques obscènes : On se rappelle du viol collectif  et crapuleux de cinq jeunes hommes sur une étudiante de 23 ans dans un bus à New Delhi, elle succombera de ses blessures; Du suicide de deux jeunes filles au Nord de l’Inde après un viol en réunion, ou encore du viol collectif commis sur une adolescente par 13 hommes sur ordre d’un conseil de village après une liaison hors communautaire, et j’en passe car je ne peux tous les citer.

En manque de raisons pouvant justifier les actes d’agression ou de lynchage populaire sur les noirs Africains, ils trouvent comme prétexte le harcèlement sexuel alors que celui-ci n’a jamais pu être prouvé. Hormis le harcèlement sexuel, les Indiens accusent également les noirs de faire de la prostitution et le trafique de drogue sans jusqu’ici prouver leur culpabilité.

Yannick NIHANGAZA de son vivant CP: iwau-burundi org
Yannick NIHANGAZA sur le lit d’hôpital accompagné de son père. CP: frontline.in

Toutes ces accusations fallacieuses ont entrainé le meurtre cette année du Burundais Yannick NIHANGAZA par neuf jeunes Indiens, l’assassinat d’un jeune Congolais de 25 ans dans les rues de New Delhi, l’arrestation arbitraire en 2013 de 21 ressortissants Congolais (RDC) dans l’Etat de Pendjab, le passage à tabac d’un Kenyan et d’un Sud Africain à New Delhi, le lynchage il y a quelques jours, de deux Gabonais et un Burkinabé dans un métro de la capitale Indienne. Autant d’exactions indignes d’un peuple héritier du message de paix et d’amour du Mahatma Gandhi. Ces agissements pourraient ternir les relations que tentent de nouer l’Inde avec l’Afrique et même pourraient entacher durablement le capital sympathie que le peuple Africain éprouve pour le peuple Indien.  

Que font les gouvernements Africains?

On se demande parfois pourquoi les africains sont victimes de l’inhospitalité raciste en Inde et dans d’autres pays. je pense très franchement que c’est parce que nos Etats ne protègent pas assez leurs ressortissants. Je ne pense pas qu’un pays s’amuserait à maltraiter des étudiants Américains, Européens ou Russes sans craindre l’intervention  musclée de leurs pays d’origine. Dans le cas africain, la passivité de nos gouvernements face à ces actes odieux  pérennise la xénophobie et le racisme que subissent les étudiants, les laissant ainsi dans une insécurité permanente.

Quelles mesures ou précautions comptent prendre nos gouvernements face à cette montée du racisme envers nos ressortissants en Inde ? Pourquoi ne pas convoquer les ambassadeurs Indiens accrédités chez nous pour explication ? Mais aussi pour exiger d’eux davantage de garantie sur la protection de nos ressortissants, surtout quand on sait que les policiers Indiens sont parfois complices des lynchages. Pourquoi ne pas brandir la menace de révision des accords de coopération pour imposer le respect et la sécurité des noirs africains?

La réaction de nos autorités est souvent tardive et motivée par les populations. Quelques réactions sont à citer notamment celles de la RDC qui avait réclamée suite au soulèvement populaire dans les rues de Kinshasa, la libération de ses de 21 ressortissants arrêtés arbitrairement dans l’Etat du Pendjab, tout dernièrement aussi l’ambassade du Gabon en Inde avait demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire après le lynchage de deux Gabonais dans un métro de New Delhi. A part cela, rien de bien concret n’a été décidé pour assurer durablement la sécurité des noirs africains.

C’est vraiment dommage qu’au pays de Gandhi, qui a longtemps vécu en Afrique du sud et y a puisé sa doctrine, soit devenu le chantre du racisme et de la discrimination envers les noirs africains. Vivement que les autorités Indiennes et africaines trouvent les mesures idoines pour mettre fin à ces barbaries.

Je vous laisse avec deux vidéos: la première est celle de l’Association des Etudiants Africains en Inde; la seconde est celle du passage à tabac de deux gabonais et un burkinabé à New Delhi :  NON AU RACISME ET A LA XENOPHOBIE.

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Auteur·e

espritafricain

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