Au nom de l'Etat ou du parti?

 

 

confus

Depuis 53 ans déjà les dirigeants Africains n’ont toujours pas saisi au nom de qui devraient-ils gouverner, c’est triste à dire et à constater mais les réalités sont malheureusement celles-là. Je n’arrive pas toujours à comprendre cette absurdité dans la manière de gouverner nos Etats surtout après un demi-siècle d’indépendance. Apparemment les nombreuses difficultés que l’Afrique a connues durant tous ces siècles n’ont pas suffit pour faire comprendre à ces hommes et femmes la nécessité de changer de pratiques gouvernementales. Ils ont vraiment des têtes dures.

Le peuple Africain a connu trop d’oppression dans son histoire, ça commencé avec ce commerce inhumain qu’est l’esclavage ensuite nous avons connu le colonialisme et l’impérialisme, depuis lors nous sommes sous le diktat des partis politiques.

Dans le cas du Gabon nous avons connu avant l’instauration du parti unique un régime politique pluraliste, les partis politiques étaient nombreux et diversifiés et ces derniers s’affrontaient dignement sur le champ des idées et des idéologies. Certains étaient pour le libéralisme d’autres pour le socialisme, l’Assemblée Nationale n’avait jamais aussi bien porté son nom que durant cette période. La mise en place du parti unique en 1968 avait sonné le glas de cet élan qui ma foi présageait une meilleure pratique de la politique pour les années à venir, mais hélas, tout ce qui a suivi n’a été que ruines cendres et larmes pour la Nation entière.

Le multipartisme tant souhaité était désormais effectif dans les années 90 après d’âpres luttes ; chacun pouvait comme par le passé créer son parti politique. Toutefois il serait judicieux et crucial de vous préciser que l’objet de ces partis politiques était différent de celui des partis qui existaient avant le multipartisme, il fallait maintenant se faire de l’argent par le truchement de la politique. C’est le début des galères pour le peuple Gabonais.

Aujourd’hui en 2013 la situation est devenue cancéreuse, les partis politiques ont substitué l’Etat sur certains points. On ne sait plus qui fait quoi dans ce pays et au nom de qui. Est-ce au nom de l’Etat ou du parti au encore du parti-Etat ? Mystère mes chers frères. Le parti au pouvoir et ceux de « l’opposition » ont abattu un travail immense depuis l’avènement du multipartisme, ils ont politisé dans sa version la plus abjecte l’administration publique, les écoles, les universités et grandes écoles, la santé, la justice et la sécurité pour ne citer que ces secteurs. Pour ma part la plus grande « réussite » était celle des consciences, ils ont là aussi politisé. C’est pourquoi nous voyons cet engouement malsain autour de la politique qui est devenu sans risque de me tromper un exutoire pour avoir un emploi ou un revenu.

Les nominations ne sont pas toujours faites sur la base des compétences professionnelles de tout un chacun, mais plutôt par rapport au parti. Ils doivent toujours s’assurer de la perpétuation de leur régime à travers les placements stratégiques des partisans à des postes importants. Dites-moi, Comment quelqu’un qui est nommé sur cette base pourrait travailler pour l’Etat ? Comment pourrait-il respecter sa hiérarchie administrative sachant que c’est par le canal du parti qu’il occupe ce poste ? Comment ne pourrait-il pas détourner des fonds puisqu’il n’a aucun compte à rendre à quelqu’un si ce n’est au parti ? Comment pourrait-on espérer l’émergence dont-ils parlent dans ce chaos ? Trop de questions sans réponses.

L’Etat c’est comme le corps humain, les plus grandes maladies viennent toujours de la tête. Je pense que c’est l’origine de tous les problèmes du Gabon et de l’Afrique. Tant qu’au sommet de l’Etat nous trouverons toujours des gens incapables qui n’arrivent pas à dissocier ces deux entités, Etat et parti politique ou encore Etat et appartenance ethnique comme on l’a vu dans certains pays Africains, nous nous retrouverons toujours dans ce même marasme qui nous amarre depuis un demi siècle déjà, vous vous rendez compte, un demi siècle.

Le pouvoir de l’Etat ne peut en aucun cas être remis en cause ou partager avec un parti politique même si ce dernier est au pouvoir. C’est le peuple qui élit et non les membres d’un parti. Les passe-droits, les détournements massifs de fonds, les abus de toutes sortes, le clientélisme, les injustices sociales, tous ces maux que nous connaissons au Gabon sont nés sur le lit de cet amalgame entre l’Etat et le parti au pouvoir.

On ne garanti pas un pouvoir en nommant ces partisans   à des postes pour  qu’ils s’engraissent mais plutôt en travaillant, en créant de l’emploi aux jeunes et aux femmes, en s’assurant de la bonne tenue des cours dans les écoles et la qualité des soins dans les hôpitaux, c’est valorisé nos savoirs et talents tout en offrant à tous la sécurité. C’est aussi en préservant nos us et coutumes, nos traditions et promouvoir la démocratie. Voilà quelques pistes pour garantir son pouvoir et non la promotion des partisans irresponsables.

Vivement qu’une nouvelle génération remplace ces hommes et femmes d’un autre temps parce que je vous assure que si nous continuons comme cela, au Gabon et en Afrique, nous risquerons de faire 50 ans autres années d’immobilisme. A chacun de voir.

Étiquettes
Partagez

Auteur·e

espritafricain

Commentaires