Barack Nyare Mba

GABON : L’alternance politique peut-elle encore venir des urnes ?

Beninmondeinfo.com
Citoyen qui vote

La réélection d’Ali Bongo avec 50,66% contre 47,24% pour Jean Ping, pose une question fondamentale sur l’alternance démocratique au Gabon. Après la validation par la Cour Constitutionnelle, on ne peut que se demander si un jour les urnes donneront raison au changement.


À l’annonce de la victoire d’Ali Bongo par son ministre de l’intérieur le 31 août, les partisans de l’opposition ont simultanément pris d’assaut Libreville et les autres villes du pays pour dénoncer l’énième tripatouillage orchestré par la dynastie Bongo, afin de conserver le pouvoir et leurs multiples avantages.

Au lendemain des émeutes il n’y avait plus que ruines, cendres et larmes dans le pays car la veille plusieurs édifices et commerces de la capitale gabonaise, et à l’intérieur du pays avaient essuyé la colère du peuple gabonais qui réclamait la proclamation des vrais résultats et dénonçait haut et fort le kidnapping de tout un pays par un clan avide de pouvoir pendant que le peuple meurt de faim, de soif et de liberté.

Les gabonais sans conteste étaient plus que jamais nombreux le 27 août 2016 dans les urnes pour voter, la dernière fois qu’ils étaient aussi nombreux c’était en 1993. Cette hausse du nombre de votant traduisait clairement une volonté manifeste de changer de régime et de sanctionner un pouvoir autocratique, vicieux, entasseur et nuisible pour la prospérité et l’unité du Gabon.

Comme nous y sommes habitués, la Cour Constitutionnelle a naturellement validé « une fois encore, une fois de plus, une fois de trop » la victoire du PDG en réévaluant à la hausse les résultats de son candidat. Aucun gabonais n’était surpris par cette décision qui ma foi ne pouvait être que celle-là.

De ce constat on se demande si en l’état actuel des choses, avec des institutions qui semblent être à la solde du pouvoir, les opposants pourront encore compter sur les résultats des urnes pour accéder à l’alternance politique au Gabon ? That is the real question.

Quel avenir pour l’opposition ? 

En effet depuis 1993, les différents opposants et leurs partisans qui se sont érigés contre l’ogre PDG, ont toujours perdu à la suite des élections contestées. Pourront-ils cette année, accepter encore que leur victoire soit volée par ce régime ? Si non, que feront-ils ? Quelles actions mèneront-ils ? Iront-ils jusqu’au choix des armes pour accéder au pouvoir, étant donné que tous les moyens démocratiques semblent avoir été épuisés ?

Actuellement à Libreville, dans les bars, au bureau, à la maison, ces questions animent nos conversations et suscitent des interrogations mais également de la peur car l’avenir semble incertain pour nous. Hier encore un jeune me disait : « Grand, je te dis que j’ai la haine dans le cœur. J’ai envie de craquer quand je pense que Ali va encore faire sept ans là ». En regardant ses yeux, j’ai clairement vu de la haine mais surtout du désespoir.

Une réalité frappe clairement aux yeux depuis l’annonce de la victoire d’Ali Bongo : les gabonais sont divisés entre ceux qui soutiennent le régime, et ceux qui veulent l’alternance politique. Une colère prend racine dans les rapports entre gabonais et celle-ci va également se rabattre chez les étrangers.

Les partisans de l’opposition, qualifiés de frustrés, ne comprennent pas comment on peut soutenir un régime familial et cinquantenaire qui ne travaille pas. Les partisans du pouvoir, qualifiés de mercenaires de la démocratie et d’opportunistes, ne comprennent pas comment on peut soutenir des anciens du PDG qui aujourd’hui se disent opposants.
C’est un débat sans fin et dont le rapport de force est à l’avantage des partisans du PDG qui usent de tous les moyens pour noyer le point de vue adverse suscitant ainsi la colère et la haine qui germent petit à petit au sein de la société.

Je suis intimement convaincu qu’une véritable réflexion dans un cadre qui intègre toutes les forces vives de la nation est de rigueur pour discuter, échanger sur le Gabon. Un vrai débat pour de vraies réformes doit avoir lieu si on veut préserver l’unité nationale.
Nous ne pouvons plus continuer ainsi car nous allons droit dans le mur. Nos gouvernants refusent jusqu’à présent de voir le mal-être et la haine qui grandit au sein du peuple.

Comment peut-on prétendre construire une nation et espérer le développement du pays quand une grande partie du peuple n’a que défiance et n’a point confiance en des institutions jugées à la solde du pouvoir ? Vrai ou faux les faits sont là, nos institutions ne sont pas dans le cœur des gabonais.

Stratégie politicienne

La main tendue d’Ali Bongo, qui invite les opposants à travailler avec lui pour construire le Gabon n’est qu’une stratégie politicienne qui vise à laver l’image d’un régime qui a la sulfureuse réputation d’être autocratique. A mon avis, seuls les opposants pro-Ali rentreront dans ce gouvernement dit d’ouverture, les radicaux s’abstiendront au regard de la dernière déclaration de PING dans laquelle il disait ne pas abandonner le combat.

Cette invite à intégrer le gouvernement ne doit pas être une énième occasion de phagocyter les idéaux des opposants au profit de ceux du régime car nous savons tous qu’une fois entrés au gouvernement, les opposants ne feront qu’appliquer la politique du président sans avoir de marge de manœuvre. Fort de cette expérience prouvée, doit-on croire en cette main tendue ? J’en doute fort, malheureusement.

Je pense que la réforme totale de nos institutions, la révision de la constitution, la refonte profonde du code électoral, de la CENAP, et le renforcement des libertés doivent être au cœur des préoccupations du président. Nul besoin d’avoir cette perverse idée qui leur commande de ne faire que des réformes qui favorisent la conservation du pouvoir comme nous l’avons vu dans le passé.

Aujourd’hui plus que jamais le défi est grand sinon vital car il en va de la stabilité et l’unité du pays. Le président Ali a plus que jamais l’occasion de laver son image en initiant une conférence nationale souveraine pour qu’ensemble les gabonais parlent de leur problème commun.
Je suis toujours convaincu que la démocratie est le moins mauvais des systèmes politiques, car donnant la possibilité au peuple de choisir ses dirigeants. À partir du moment où ce pouvoir est sabordé par un régime, cela laisse court et ouvre un boulevard aux moyens non démocratiques pour accéder au pouvoir.

Le Gabon ne sera pas ad vitam aeternam dirigé par le PDG, les pédégistes le savent, c’est pourquoi ceux-ci feraient mieux de mettre les bases d’une véritable démocratie pour garantir l’avenir du pays et son unité. Le désespoir et la colère sont les pires sentiments qu’un peuple peut avoir car ils ont pour seule finalité la révolution, la guerre ou l’insurrection.


Ils veulent changer le Gabon, mais pas sous le même prisme.

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Jean Ping (à gauche) Ali bongo (à droite)

Quand Jean Ping dit « le Gabon doit changer », Ali Bongo rétorque « Changeons ensemble ». Le ton est donné : pour ces deux candidats à la présidentielle d’aout 2016, le changement du Gabon est au cœur de leurs propositions. Mais s’ils font tous les deux allusions au changement, de quel changement parlent-ils ?

Le changement selon Ali Bongo
Pour Ali Bongo, le changement consiste à s’élever au principe du mérite, qui garantirait le développement du Gabon. Et pour y arriver, il propose d’aller en guerre contre « le système de privilèges », qui ampute le Gabon de la force de ses valeureux et talentueux citoyens. Sa stratégie de guerre est le nivellement de la société : l’institution de l’égalité des chances. Nivellement vers le haut. Il s’agit de mettre en place un système qui donne à tous les mêmes chances de réussite.
Ainsi, c’est le talent et le travail qui feront la différence. En clair, pour parvenir au changement, tant souhaité par les Gabonais, Ali Bongo propose une réforme sociale : l’égalité des chances. Et là, on sent le doux parfum de De la démocratie en Amérique d’Alexis de Tocqueville : quand, dans une société, le sentiment d’égalité gagne du terrain, la démocratie en gagne aussi.

Le changement selon Jean Ping
Jean Ping, lui, ses propos laissent aussi entendre « trop c’est trop avec le système de privilèges ». Lui aussi, il dit vouloir prendre l’armure de combat pour tuer ce système. Comment ? En faisant de la maçonnerie : il propose de rebâtir la base du Gabon, condition sin ne qua non pour atteindre les hauteurs du développement. Il veut revoir les fondements des institutions qui structurent l’ordre social pour qu’elles deviennent lisibles, claires, cohérentes et adaptées aux défis actuels, nationaux et internationaux. On croirait presqu’entendre Platon, bien que ce dernier était contre la démocratie.
De même que Platon avait constaté la décadence des institutions politiques athéniennes, Jean Ping dit constater la décadence des institutions politiques gabonaises et veut y remédier. En clair, Jean Ping propose une refonte étatique.

Changement tcha tcha seulement chanté ?
Sur le papier les programmes sont alléchants. On pourrait même dire…succulents. Mais les choses ne sont pas aussi simples. Un enseignant de philo politique, dont j’ai oublié le nom disait que le discours politique consiste à « faire des promesses, puis expliquer pourquoi elles n’ont pas été tenues. », car, au fond, entre la bonne volonté des promesses et la réalité du terrain, il y a un fossé.
Et là, j’entends déjà certains dire « Ali, quand il dit, il fait », et d’autres s’époumonés : « Ping, un homme de parole ». Ouais…Hum… Ok d’accord ! Passons, oublions l’esprit partisan. Dans « L’avenir en confiance », page 15, le candidat Ali Bongo disait : « Le programme que je vous propose sera constamment suivi, pour veiller à sa bonne mise en œuvre. Une évaluation systématique des performances atteintes sera effectuée, afin d’apporter si besoin, les correctifs nécessaires. ».
Personnellement, je ne sais pas si cela a été fait, communiqué, partagé avec l’ensemble des Gabonais. Il faudra revenir là-dessus. C’est important. Quel que soit celui qui sera élu, cette « évaluation systématique des performances atteintes » doit être faite. Les décisions et propositions du président doivent être discutées, débattues publiquement, rationnellement.
C’est aussi cela le changement du Gabon : l’aménagement d’un espace public, l’institution du débat public, qui permet non seulement la communication efficace de l’action présidentielle et gouvernementale, mais aussi son contrôle systématique. Et cela pourrait simplement commencer avec un débat public entre les candidats à la présidentielle d’aout 2016.

Melvine Hella Fausther


Pourquoi l’opposition a toutes les chances de l’emporter?

De haut en bas et de gauche vers la droite: Casimir Oye Mba; Guy Nzouba Ndama; Jean Ping; Ndong Sima. C/P: Barack Nyare Mba

Ne feignons pas de l’ignorer, nous partageons un point avec certains de nos frères et compatriotes qui soutiennent le pouvoir en place, celui de juger et défendre les politiciens sur leurs actions et leurs projets politiques pour le Gabon.

Sur quelle base juger?

En ce qui concerne les partisans du pouvoir, ils considèrent que le Président Ali Bongo a toutes les chances de gagner parce qu’il a construit les CHU de Libreville Owendo et Angondjé, la CNAMGS, le projet GRAINE, le pont de la Mbanio, les 1500 Km de route, les 800 et quelques logements. Lire l’article ici

Je pense que nous ne pouvons pas jeter toute l’eau du bain avec le bébé, il est plus que raisonnable dans un contexte économique difficile de garder une petite portion de cette eau pour rincer la bassine après avoir jeté le plus loin possible ledit bébé.

En somme nous devons reconnaître ce qui est fait fut-il marginale. La question que nous devons nous poser est de savoir si cette marginalité suffit-elle pour réélire un président qui n’a pas réalisé la moitié de son projet nommé « l’Avenir en confiance » ?

La réponse est oui pour les défenseurs du régime qui se défendent souvent en disant : «  Il n’est pas possible de réaliser le projet l’avenir en confiance en sept ans ». Pourquoi alors avoir fait un programme sur 14 ans sachant qu’un mandat ne dure que sept ans ? Seules des ambitions « dictatoriales » permettent ce zèle.

Comment peut-on espérer un Gabon prospère et véritablement démocratique si nous accordons à chaque élection une énième chance aux élus qui ne réalisent pas leur programme ? Comme la majorité des gabonais je dis NON, le salut du Gabon viendra que par la rupture, par la culture de  la sanction. C’est seulement de cette façon que nous connaîtrons l’émergence d’un nouveau Gabon.

Les gabonais devront juger non pas les actions posées mais le rapport entre les actions posées et le programme qui leur a été proposée sept ans plus tôt. Seul ce procédé devrait guider le choix de tout un chacun en dépit de notre bord politique. Pour ce mandat le résultat n’est pas satisfaisant donc passible à un non renouvellement.

Quid de l’opposition ?

Les nouveaux leaders de l’opposition fussent-ils des anciens du PDG donnent aux gabonais une alternative pour l’avenir du pays. Les partisans  du régime en place leur  reprochent  de s’être enrichis pendant qu’ils étaient au pouvoir, que dire alors de ceux qui y sont actuellement ? Ils sont accusés d’avoir des liens familiaux avec le pouvoir en place, ces liens sont ils nés après leur démission ? Reste à savoir.

L’histoire contemporaine de l’Afrique nous apprend que le Président actuel du Burkina-Faso, M. Roch Kaboré fut le président de l’Assemblée Nationale dudit pays sous Compaoré. Le Président Macky Sall  fut Premier Ministre et Président de l’Assemblée Nationale du Sénégal sous Abdoulaye Wade. Le Président Tunisien Béji Caid Essebsi fut lui aussi président de la chambre des Députés sous Ben Ali.

Aussi comptables que les membres du pouvoir qu’ils ont combattu, ces présidents africains ont toutefois reçu le quitus du peuple pour les diriger.

Fort de ces exemples, je ne comprends pas pourquoi les pro-PDG font croire aux gabonais que seule une génération spontanée d’opposants est légitime pour contester le pouvoir en place. Je trouve cet argument bancal car en effet les démissionnaires du PDG sont gabonais et bien placés pour contester le régime car ont été au cœur du problème donc capables de trouver des solutions adaptées.

Cette campagne de discrimination témoigne du poids politique que représentent ces hommes et femmes. Ne dit-on pas qu’on ne jette pas une pierre à un arbre qui ne porte pas de fruit ?

Le mal de ce régime est qu’il est aveuglé et trop fier de son passé de parti de masse, implanté dans toutes les provinces du pays et vieux d’une cinquantaine d’années pour ne pas constater les mutations qui s’opèrent sous ses yeux. Les Gabonais, notamment la jeunesse qui représente près de 60% de la population veut prendre de l’air, un nouveau souffle, connaitre un nouveau régime.

Si ces anciens pédégistes ont du succès  auprès  des populations c’est tout simplement parce qu’ils ont su dire NON. Ils ont osé faire la rupture. Pour le commun des gabonais cet acte seul suffit pour accorder  à ces derniers leur confiance. Ils se sont désolidarisés pour être du coté du peuple.

Qui pourrait dire que la démission de Guy Nzouba Ndama est marginale ? Que celles de PING, de Ndémezo’o et autres en sont autant ? Pas grand monde sauf ceux qui ne comptent pas sur le peuple pour remporter les élections.

Je pense que cette fois le PDG a en face de lui des opposants qui le connaissent parfaitement et qui savent comment contourner les pièges afin de vaincre la bête qu’elle est. Ils ont toutes les cartes pour convaincre les gabonais, pour proposer une autre façon de faire, ce qui est en soit légitime et nécessaire au vu des résultats.

Cette élection est différente des autres, elle est une porte ouverte au changement, à l’alternance politique, reste maintenant à faire le travail de convaincre le maximum pour l’avènement d’un changement de régime au Gabon.


Si j’étais une femme…

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Stephie Germanotta, une amie blogueuse gabonaise. C/P:Facebook.com/Stephie.germanotta

Après avoir lu l’article de la blogueuse Mireille Flore Chandeup dans lequel elle imagine ce qu’elle aurait fait si elle était un homme, une voix de la déesse Héra murmura à mon oreille me disant qu’il serait intéressant et instructif pour la gente féminine de m’imaginer le temps d’un article être une femme et dire ce que j’aurais fait ou pas en tant que tel. Une inspiration qui me parut d’abord farfelue mais tout compte fait je l’ai trouvée opportune.

…CE QUE JE NE FERAIS PAS

…Je n’élèverais jamais la voix sur un homme

Les femmes pensent très souvent que parce qu’elles élèvent la voix lors d’une discussion qu’elles ont raison. Je suis navré mais c’est tout faux. De plus cette façon de faire n’arrange pas les choses, elle les empire au point où l’homme se taie et sort prendre de l’air pour le repos de ses oreilles. Si j’étais une femme je n’aurais jamais élevé la voix sur mon homme par respect pour lui. J’aurais été calme, à l’écoute pour trouver une solution au problème au lieu d’en créer d’autres.

…Je comprendrais quand il ne rentre pas  pour travailler au bureau

La raison principale quand un homme dort loin de sa famille pour des raisons professionnelles est celle-ci : Bien faire son travail pour augmenter les revenus afin de subvenir pleinement aux besoins de sa famille. Comment reprocher à un homme une responsabilité aussi noble ? Si j’étais une femme je n’aurais pas eu des suspicions,  je voulais dire être jalouse quand mon homme reste au travail avec sa patronne pour travailler au contraire je serais compréhensive et sereine.

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C/P:inlandvalleynews.com

…Je serais heureuse d’avoir un autre bébé avec lui

En tant que femme africaine je suis sensée comprendre que les africains aiment avoir une grande progéniture car pour eux l’objectif est d’assurer la lignée. Comment pourrai-je refuser d’en faire un autre parce que je souhaiterai garder ma ligne ? Les salles de sport, un régime alimentaire et une hygiène de vie suffisent pour me redonner la forme après un accouchement. De toute façon en tant que femme, il n’y a rien de plus honorable et joyeux que d’avoir un énième enfant.

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Femme enceinte. C/P:dsr.sn

…CE QUE JE FERAIS

…Je comprendrais que les enfants ne suffisent pas pour être épousée

« Ils eurent des enfants se marièrent et vécurent très heureux »…Voilà une version africaine de la vie de couple. En effet en tant que femme moderne et attachée aux valeurs africaines, je pense qu’en dépit des années et des enfants que nous avons eus, plusieurs critères entrent en ligne de compte pour être épousée. Ma famille, mon comportement, mes ambitions dans la vie, ma vie de couple, ma façon de gérer le foyer, ma relation avec belle famille etc. Bref, autant de critères qui varient d’un homme à un autre. Le temps que je « perds » pendant ces 14 ans  de couple est le même que celui que perd mon ami, alors je devrais beaucoup plus penser à donner le meilleur de moi pour me donner toutes les chances.

…Je comprendrais qu’à chacun son bureau

Il est galant qu’un homme aide sa femme à faire le ménage ou certaines taches domestiques, toutefois nous en tant que femme devrons savoir que ce n’est point leur devoir mais le nôtre. Parce que le jour ou la plomberie aura un problème, nous ne les aiderons pas. Le jour où une ampoule sera grillée nous ne les aiderons pas, le jour où il faudra dépecer un animal ou abattre un arbre, nous ne les aiderons pas sauf par galanterie.

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…Je lui dirais que je l’aime

Comme l’amour est merveilleux surtout quand on le dit à la personne qu’on aime. Je le dit d’abord pour moi mais également pour lui témoigner mon amour. Ne dit-on pas que l’amour ne se dit pas mais se prouve. Alors à travers de petits gestes d’attention, des petits regards, de la bienveillance je le lui dis déjà ; C’est un genre de langage que seuls les amoureux comprennent.

A vous, femmes africaines que j’adore. Je vous laisse avec un classic gabonais de l’artiste Hilarion Nguema. Le titre est: Quand la femme se fâche.


Tour d’horizon du web après le #JeSuisFoutu #JeSuisMort

 

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Lors du journal Télévisé du lundi 23 Juin 2016 de GabonTélévison, une scène cocace dont nous sommes rarement témoins a alimenté toutes les conversations et suscité toutes les interprétations auprès des téléspectateurs mais surtout auprès des internautes.

Que s’est il passé ?

Pendant le journal de 20h la présentatrice donne la parole au Lieutenant Christel Mariem Moussodji pour lire une déclaration dont voici un court extrait :

« (…) Cette année le concours spécial d’entrée au Prytanée militaire de Libreville aura lieu le 25 Juin 2016 dès 7h au camp baraka de Libreville. Il s’agit d’une occasion singulière donnée aux jeunes gabonais des deux sexes pour poursuivre leur scolarité dans un environnement…épargné de grève. Mais également…Oh je suis foutu ! Je suis mort..Olala! »

C’est avec une expression grave sur son visage qu’il interrompit sa lecture pour dire « Oooh je suis foutu » suivi d’un rictus forcé. Son corps remuait comme si un insecte rampait sur sa peau sans parler de son regard qui cherchait une solution dans celui de la présentatrice. Il ajoute plus loin «  Oooh je suis mort…Olala ».

L’histoire est confuse. Certains disent qu’il a voulu improviser en parlant de grèves dans les établissements secondaires, avant de craindre des possibles représailles hiérarchiques. Or, à la fin du journal un colonel est venu lire la déclaration en parlant aussi de grèves. D’autres parlent de panique, de stress, d’autres de fétichisme et j’en passe. Je ne pourrai donner une explication à son acte toutefois je pense qu’il avait de bonne raison de le faire. Attendons une déclaration officielle des autorités compétentes.

Une déferlante d’interprétations a écumé les réseaux sociaux allant de la parodie, aux interprétations saugrenues en passant par les commentaires les plus apaisés.

 

1) SUR FACEBOOK

Yvann Yoann Sickout Iguendja

Sur son profil, l’auteur évoque le manque de respect des internautes à l’égard de ce soldat de haut rang, alors que nous devrions lui accorder notre soutien total. Une dénonciation qui trouva l’assentiment de plusieurs internautes.

Pahé est passé par là

Le célèbre caricaturiste gabonais n’a pas manqué cette occasion pour faire valoir tout son humour en parlant d’égalité des chances du Président Ali.

C!   Thybaut Adjatys

 L’activiste publie un poste qui renvoie à la remise en cause des élites de l’enseignement du Prytanée militaire. Sa publication n’a pas fait l’unanimité tant certains soutiennent l’idée du stress et d’une mauvaise préparation du Lieutenant.

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Flore Florzy Zita

La blogueuse parle de choc dans sa publication. Le choc au sens large du terme. Un choc pour l’armée, un choc pour la famille du lieutenant, un choc parce que cette histoire fait l’objet de moqueries. Un choc parce GabonTélévision n’a pas bien géré la situation.

 Cam Dibal Van Dibal et Coralie Padjis

Le jeune homme d’affaire et ancien grand rappeur et la danseuse pensent respectivement que la régie et la présentatrice pouvaient mieux faire afin d’éviter une séquence aussi dégradante pour le lieutenant.

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Le célèbre animateur de Urban Fm et de l’émission Le Dafresh Morning publie sur son profil que le Lieutenant à sûrement vu Chuck Norris. À ce moment, il s’est dit « Je suis foutu » . D’autres ont même dit qu’il a vu un esprit qui lui a demandé de sacrifier une personne et c’est à ce moment qu’il a dit « Je suis foutu…Je suis mort »

Citoyen Libre Gabon

Cette page d’activiste pense  que le Lieutenant aura besoin d’un psychiatre très bientôt et ajoute que nous aurons des explications lors de la cérémonie de promotion.

Il faut savoir qu’une page Facebook a même été créée dans la foulée en soutien au Lieutenant Moussodji, son nom : Soutien Au Lieutenant Moussodji. Jusqu’à publication de cet article, plus de 300 J’AIME étaient enregistrés. cliquez Ici

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  •  2) SUR TWITTER

Twitter n’est pas resté en marge de cette actualité. Les tweets étaient plutôt tournées vers la dérision et la parodie avec les hashtags #JeSuisFoutu et #JeSuisMort.

 @18Force

Ce tweettos pense qu’il ne faut pas en rire car cette histoire prouve selon lui la grande frustration et la peur qui règne au sein de l’armée.

@Dungeli_bonbon

La tweettos fait une dérision sur cette histoire : « Quand pendant le fight le gars se rend compte que la capote a pété »#JeSuisFoutu

@TracyDebs

La tweettos entre dans la danse : « Quand elle t’appelle et te dit Bébé il faut qu’on parle » #JeSuisFoutu

Elle tweet encore : « Quand tu dis que t’as rien à cacher et ton mec demande ton téléphone pour voir » #JeSuisFoutu

@OssingaG

Le jeune homme tweette : « Lorsque ta nga dit qu’elle a un retard » #JesuisFoutu

@241Flow

Le jeune Tweetos publie : « Quand tu fais le mur et que 2h plus tard en plein dans le show tu reçois un message de maman qui dit : Il faut dormir où tu es » #Jesuisfoutu

@Mbanyare

Le blogueur tweet : « Quand tu es limogé d’une société pétrolière à Port-Gentil alors que tu payais un loyé de 300.00FCFA avec 3 enfant »#JesuisFoutu

Comme vous pouvez le constater, la toile s’est emparée de cette histoire pour en faire ses choux gras.

  • 3) SUR WHATSAPP

Sur ce réseau social très répandu, un fictif communiqué du Ministère de l’intérieur circule, le Voici :

 Communiqué du Ministère de l’intérieur

« Compte tenu de la recrudescence des publication sur les réseaux sociaux du dérapage du Lieutenant, les forces de Police Nationale et de la Gendarmerie, informent l’ensemble des populations qu’un contrôle d’identité aura lieu dès demain. Si vous n’avez pas vos papiers, vous-même là-bas, vous êtes foutu, vous êtes morts. »

Ce n’est pas tout, une fictive conversation entre le Lieutenant et une personne circule également sur ce réseau social.

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  • 5) LES INFOGRAPHES NE SONT PAS EN RESTE SUR LES RESEAUX SOCIAUX

Plusieurs montages ont également été élaborés pour cette histoire qui a littéralement inondée les réseaux sociaux. Voici quelques images téléchargées sur la toile.

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Des Tee-shirt estampillés Je suis foutu Je suis mort. C/P Facebook
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Un prétendu procès du Lieutenant dont les juges sont le Président Ali et son Directeur de cabinet. C/P: Facebook

 

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Je suis Mort Je suis Foutu à la Une d’un journal fictif; C/P: Facebook

 

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Print Je suis foutu. C/P: Facebook

Je n’ai pas d’avis sur cette affaire. Je ne pourrais pas donner d’explication à son acte. Toutefois, je pense qu’il avait de bonnes raisons de le faire. Attendons une déclaration officielle des autorités compétentes.

Vivement que cette histoire prenne fin.


Portrait de Charly Tchatch, le créateur du Tchatching

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C’est sous une chaleur digne d’une fournaise que j’ai rencontré  un artiste pas comme les autres nommé Charly Tchatch. Je ne dirais pas qu’il est différent mais plutôt particulier tant l’originalité de son genre le positionne dans une catégorie encore inexistante sur la scène artistique nationale. Toujours coiffé de son chapeau noir et d’une veste de même couleur, Charly tchatch et moi décidons de faire l’interview dans une imprimerie où il se rendait au quartier Ancienne Sobraga. C’est avec amitié et humeur chaleureuse que nous entamions cette interview longuement attendue.

Esprit Africain : Quand je vous dis « Consonnes et syllabes »

Charly Tchatch : Ce sont des lettres et des sons qui ont une importance capitale pour une langue que j’ai créée qui s’appelle le Tchatching qui est simplement un mélange de consonnes et de syllabes qui ne respecte pas la logique de la syntaxe de la langue française et anglaise. C’est dans ce mélange que je trouve mon inspiration pour m’épanouir en musique, et avec ma voix j’essaie de transmettre une émotion. En somme consonnes et syllabes sont l’essence même du Tchatching.

Esprit Africain : Émotion ou message ?

Charly Tchatch : L’émotion va dans la conscience de l’individu pour produire un message. Je n’ai pas envie de me poser en donneur de leçon ou en prophète, j’ai juste envie de transmettre une émotion, laisser parler ma gestuelle, laisser parler mon ressenti, ainsi ceux qui me regardent arrivent à ressentir  à partir de ces éléments ce que je veux transmettre

Esprit Africain : Innovation ou reproduction ?

Charly Tchatch : (le regard rivé vers le ciel) Innovation et reproduction ? Je ne vais pas dire que je reproduis, je suis dans une coloration, Jazz  blouse soul RnB et opéra, qui sont des styles de musique qui existent. L’innovation vient du fait que les artistes chantent des morceaux que tout le monde comprend alors que moi je chante des morceaux que personne ne comprend mais dont tout le monde à besoin parce que ca produit de l’émotion. Toutefois il arrive que dans mon style de musique tchaching je peux employer des mots en français pour véhiculer un message aux jeunes. Innovation oui parce que je chante ce que personne ne comprend. Reproduction oui également parce que je chante sur des styles connus.

Esprit Africain : Hans Charly vs Charly Tchatch ?

Charly Tchatch : (il soupire) Hans charly évidemment comme vous le savez je suis très attaché à la parole de Dieu. Nous sommes dans un monde où certains sont musulmans, chrétiens, bwitistes (rite traditionnel gabonais). Quand on lit l’histoire de la Bible, on y apprend que Jésus avait choisi de nouveaux noms à ses disciples pour l’accompagner dans son ministère. Ok ! Et moi je me suis assis et remarqué que la plupart des artistes au monde choisissent des noms qui correspondent à leur personnalité artistique. Les prénoms donnés par mes parents sont Hans charly. Déjà Hans en allemand veut dire fort et Charly c’est quelqu’un qui a le sens de l’organisation. Donc quand j’ai découvert mon talent de prise de parole en public et la grâce que Dieu m’a donnée en me dotant de la voix parlé et la voix chantée, j’ai décidé tout simplement de me nommer Charly Tchatch. Voilà ! (rires)

C/P: facebook/charly tchatchEsprit Africain : Koulamoutou, peinture, Port-Gentil ?

Charly Tchatch : Koulamoutou, peinture, Port-Gentil (éclats de rires)…Je vais commencer par la peinture. En fait c’est en rapport avec mon père qui était peintre mais aussi grand joueur de football notamment un grand gardien. D’ailleurs c’était un grand ami à Germain Mendome (ancien gardien célèbre de  l’équipe nationale de Football). Je tiens ma passion de lui, quand je joue au foot je suis aussi gardien mais pas aussi bon que lui (rires). Koulamoutou c’est la ville où j’ai eu la chance d’apprendre et de grandir. Ok, j’y ai fais de la 6ème à la Terminal avec ma mère qui y était affectée en tant qu’enseignante. J’ai eu la chance de grandir dans cette ville car j’ai été épargné de beaucoup de choses. Koulamoutou m’a vraiment protégée, c’est pourquoi je garde un bon souvenir de cette ville.

Esprit Africain : Tu y as fais un tour depuis lors ?

Charly Tchatch : Oui mais ca fait trois ans, c’est à cause des activités que je n’y vais pas trop souvent. Le troisième mot était Port-Gentil !?  C’est la ville où je suis né, mon papa est de Port-Gentil, mam maman est également née à Port-Gentil, sauf que je n’y ai pas grandi mais plutôt à Koulamoutou.

Esprit Africain : La jeunesse ?

Charly Tchatch : Alors, la jeunesse est une partie de la société qui a une place de choix chez moi. Premièrement parce que je suis jeune, deuxièmement parce que je suis convaincu que c’est la jeunesse qui est à même d’assurer le développement d’un pays. Quand les revendications des jeunes ne sont pas prises en compte, quand elle n’est pas écoutée, quand on ne met pas un certains nombre de mécanismes pour qu’elle s’épanouie et bien il clair que dans ces conditions la société va droit au mur. Donc la jeunesse est le catalyseur de toute société éclairée ou qui se veut être éclairée pour ne pas plonger dans la pénombrité. La jeunesse c’est l’essence de ce que je fais, il faut que les jeunes prennent conscience du talent qu’ils possèdent. Il n’y a pas que des diplômes dans la vie, ni Chritiano Ronaldo ni Aubameyang n’en n’ont eu besoin pour réussir mais plutôt leur talent. C’est ça, les jeunes doivent prendre conscience de leur talent.

Esprit Africain : Le monde des médias

Charly Tchatch : Olala ! C’est un monde qui me passionne ! Pour la petite histoire, quand j’étais à koulamoutou en classe de 4ème Monsieur Thieryl Mbina était venu animer son émission « C’est Show devant » au CDI Paul Kouya. Ma mère ne me laissait jamais sortir mais ce jour-là elle le fit. J’étais vraiment fasciné par la façon de présenter de Thieryl Mbina, et à la fin je me suis approché de lui pour lui : « Monsieur  j’aimerai faire la télé avec vous un jour » et il m’a dit que nous ferions la télé ensemble quand je viendrai à Libreville. Quelques années plus tard, je suis à la télé pour représenter une artiste dans l’émission de Thieryl Mbina. Ma prestation sur le plateau était tellement réussie qu’il demanda à l’assistance de m’acclamer.  A la fin il est venu me proposer d’intégrer son équipe « Week-end loisir ». Ce n’est que 8 mois plus tard que je lui ai dis qui je suis et là il était content et surpris. Je pense que tout vient de là, tout est parti comme ça. J’aime la télé, être devant les caméras.

Esprit Africain : Le plus beau souvenir ?12006104_1128057847222444_1285210661063651422_n

Charly Tchatch : Le plus beau souvenir c’est…. (Il réfléchit)… c’est le New York Forum Africa (NYFA). Ce n’était pas prévu que je chante parce que je n’étais pas connu car n’ayant aucun album sur le marché ni même un clip. J’aime bien cette citation de moi : « Osez l’action et devenez influenceur ». J’ai osé en demandant le micro à l’un des organisateurs pour chanter une minute avant la clôture du forum. Après une longue négociation il accepte de me présenter à Monsieur Richard Attias, l’organisateur du forum. Celui-ci accepte et m’annonce auprès du maitre de cérémonie. C’est ainsi que  je me retrouve sur la scène  du NYFA, c’était comme un rêve, une consécration. Il faut toujours oser dans la vie, quand on a un rêve il faut rêver !

Esprit Africain : Et enfin l’avenir ?

Charly Tchatch : Je mets l’avenir entre les mains de Dieu. Je ne suis pas un homme fermé mais ouvert. Vous pourrez me retrouvez dans le monde de la communication, dans la musique ou dans la restauration. Comme l’arc-en-ciel j’ai plusieurs couleurs pour faire du beau.

Je vous laisse avec un best-of de ses prestations


QUATRE RAISONS POUR FAIRE DU BLOGGING

C/P: blog.act-on.com

Ne jamais dire « Je ne ferai jamais une entorse à ma ligne éditoriale ». En effet, pour les besoins d’une nouvelle émission dénommée « Le Grand Bandja »  sur GabonTélévision, je vais faire une exception en répondant à quatre questions posées par la charmante chroniqueuse Rufina au sujet du blogging et de mon engagement à travers ce moyen d’expression. C’est parti !!!

1) Comment t’es venu l’idée de créer un blog?

L’idée m’est venue lors d’une conversation avec des amis à Dakar. Nous débattions tous les jours sur les sujets d’actualité, l’Afrique, le Gabon, les faits de société, entrepreneuriat etc. A la suite des conversations, je remarquais que celles-ci se limitaient seulement entre nous et rien n’était fait ensuite. Du temps perdu en fait! Très porté sur le numérique, je décide de créer mon premier blog en 2012 : www.nouvelleconscience.blogspot.com . Ensuite je décide d’aller plus loin en mi 2013 en participant au Concours des meilleurs blogueurs Francophones organisé par RFI-Mondoblog avec le blog ESPRIT AFRICAIN. Un concours dont je fus lauréat et qui m’apporta une connaissance importante sur le blogging lors de la formation avec RFI à Abidjan en 2014.

2) Qu’est ce qui t’inspire pour tenir ton blog ?

L’observation de la société et ses comportements. En effet, pour mieux traduire ou retranscrire ce que l’on voit il faudrait avoir la capacité de bien observer ceux qui nous entourent. L’actualité africaine et gabonaise également est une grande source d’inspiration. Parfois je la commente et l’analyse parfois elle m »inspire d’autres sujets. Il y a aussi ma condition de vie, mes réalités, mes rapports humains qui me donnent aussi de l’inspiration.

3) Pour toi qu’est-ce qu’un « bon » blog?

Un bon blog est celui qui respecte sa ligne éditoriale. C’est celui qui reste fidèle à l’idée fondatrice même du blog. Un bon blog c’est celui qui est mis à jour à temps régulier. Un article par semaine ou toutes les deux semaines ou une fois par mois, surtout quand le blog n’a pas encore de notoriété. Un bon blog est celui qui apporte de la valeur ajoutée aux lecteurs. Quand un internaute finit de lire un article, il doit en repartir enrichi, satisfait, instruit. Je crois que nous devons tous contribuer à l’émancipation des internautes en partageant ce que nous savons sur tous les sujets.

4) Sur un plan personnel, que t’apporte ce blog?

Ce blog m’apporte beaucoup, certains penseront à l’argent mais pas encore. Il m’apporte beaucoup de connaissances, il m’ouvre des portes aux lieux que je n’avais jamais fréquenté avant de devenir blogueur. Il me fait rencontrer beaucoup de personnes super intéressantes, ceux qui cherchent à bouger les lignes, à créer, à innover. Une génération de gabonais  et d’africains qui croit en elle-même et en ses capacites. Il m’apporte du satisfecit, les commentaires des lecteurs, les encouragements, les félicitation mais aussi du respect. Autant de choses qui me poussent à faire mieux. C’est pourquoi dans bientôt vous aurez une nouvelle version plus complète de ESPRIT AFRICAIN.

Merci


  » JE SUIS EN COUPLE MAIS PAS COMME CELA S’ENTEND  » 

 

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C/P: lebabi.com

Des amis assis dans un bar appelé CNAMGS pour ses prix abordables, sont entrain de consommer de la bière après la journée de travail. L’ambiance est bon enfant, les sujets se succèdent comme les bières au fur et mesure que le temps passe. Parmi les sujets, un captive l’attention de la grande majorité des hommes présents autour de la table : les femmes, il s’agit de celles appelées « affectueusement » les « petites ».

De tous les sujets abordés aucun n’est aussi intéressant et captivant que celui-ci car procurant le même plaisir que celui ressenti sur un lit avec la « petite ». Face à ce sujet la politique n’est qu’une vue de l’esprit, la famille encore moins à cause des différents problèmes qui s’y trouvent, les projets restent enfouis dans le subconscient de tout un chacun, le travail on en parle plus la journée est finie. Que reste t-il alors ? Les « petites ».

Il faut savoir qu’en parlant de « petite » je parle bien évidement de maîtresse, celle avec qui on trompe sa femme ou sa compagne qui attend sagement son homme à la maison après lui avoir cuisiné son plat préféré.

J’ai fais à mes dépends un constat assez troublant dans notre société gabonaise. Les gabonais ont difficilement une seule personne avec qui ils sortent ou partagent leur vie. L’homme marié qui travaille aura presque toujours une ou deux « petites » qu’il gère savamment. Je ne sais pas si c’est une fatalité ou un karma, de toute façon les choses semblent établies de la sorte ici. C’est devenu comme une règle non écrite, un code pour prouver une pseudo virilité ou peut être l’expression d’une pauvreté d’esprit, j’en sais trop rien.

Du collège au bureau en passant par l’université, tout le monde sinon la grande majorité semble se ruée vers ce chemin qui mène entre les cuisses de la « petite ». Ici et là on entend : « La go là est trop bonne hein…j’ai envie de démarrer ça !!» ou encore : « Hier j’étais avec la go là au Motel, je l’ai abîmée hein !! ». Autant de choses qui me laissent perplexe et dubitatif d’autant plus que les férus de ce sport d’un nouveau genre s’efforcent à collectionner et à brandir fièrement leurs différents trophées sexuels.

Il est des moments où il semble difficile de croire que les gabonais souffrent quand on voit leur rythme de vie. A croire qu’ils ont l’information sur la date du jugement dernier raison pour laquelle ils mènent une Vie à Grande Vitesse.

Plusieurs gabonais mariés ou vivant en couple et ayant un travail stable ou pas, louent à leur « petite » des appartements avec une sorte de pension alimentaire pour leurs besoins mensuels. D’ autres au lieu de leur louer des appartements, leur versent un montant substantiel proportionnel à la beauté et/ou aux formes envoûtantes de la « petite ».

Quand certains vont en mission à l’étranger, ils emmènent leur « petite » dans l’objectif de se procurer un plaisir semble t-il inexpérimenté avec leur femme ou compagne. D’ autres vont plus loin, ils entretiennent même des relations particulières avec la famille de la « petite » qui le considère comme étant le compagnon officiel de leur fille sachant qu’il est marié ou vit en couple. Tout cela pour miroiter la « petite » afin de la conserver pour soi et profiter seul de ses bons plaisirs.

Le portrait robot de ces « petites » est celui-ci : Jeune femme de la trentaine ou quarantaine qui est généralement plus jeune que sa « rivale », elle est étudiante ou employée d’une société de la place ou dans l’administration publique. Elle est exigeante, sûre d’elle, de sa beauté et/ou de ses formes physiques, très ambitieuse pour sa réussite, elle utilise tous les stratagèmes pour arriver à ses fins. Elle rêve de Paris, Dubaï, d’une belle maison et d’un 4X4 full option comme sa copine.

La plus part d’entre elles acceptent cette sorte de rivalité avec la titulaire en échange l’homme lui procure ce dont elle a besoin. C’est une sorte de contrat négocié implicitement avant ou après la partie de « jambes en l’air ». Certaines plus gourmandes et désireuses d’avoir une vraie vie de foyer incitent ces hommes à divorcer ou fomentent des plans pour détruire leur mariage ou concubinage. Une perfidie qui finit souvent dramatiquement.

Deux types de situation se présentent chez cette catégorie d’homme. Le premier est l’homme marié qui s’occupe parfaitement de sa famille, donne à sa femme tout se dont elle a besoin ainsi qu’aux enfants sauf la disponibilité l’amour et la fidélité. Pour eux tout se résume au matériel, ils considèrent à tord que c’est suffisant pour le bien-être de la famille.

Le second est celui qui ne s’occupe pas de sa femme, abandonne la maison conjugale et ses enfants pour s’installer chez sa « petite » qui profite de tout son argent. Pour ceux-là l’herbe est toujours plus verte ailleurs, ils semblent rechercher quelque chose qu’ils ne trouveront jamais. Un genre de Don Quichotte qui se bat contre les moulins à vent.

Certains me diront que ce comportement n’est pas l’apanage des seuls gabonais, d’autres peuples se comportent de la sorte. Je leur dirai qu’en dépit de cela, je ne vois pas en quoi cela justifierai ces comportements déviants. Il semble que lorsqu’ on décide de se mettre en couple c’est par choix et non par contrainte.

Nous ne sommes pas des hommes parfaits mais perfectibles donc capables d’être meilleurs surtout quand on est chef d’une famille et ayant des enfants en responsabilité. Quel exemple donnent-ils aux enfants si ce n’est les inciter à faire de même avec leurs futures femmes ?

La famille est la base de toute société, en dépit des milliards que l’Etat peut allouer au Ministère de l’éducation nationale pour l’instruction des enfants, il va sans dire que l’éducation que donnent les parents joue en rôle primordial dans la construction d’un citoyen responsable.

La société gabonaise est gravement malade, elle souffre de plusieurs maux et vit dans un vice né sur le lit de la pauvreté et de la recherche effrénée de l’argent et du matériel.

Que chacun assume ses responsabilités. A bon entendeur, salut.

 

 

 

 

 


JE VOUS INVITE A DIEUPPEUL

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Dieuppeul vu d’un coté. @mbanyare

Par amour pour ce quartier et pour ses habitants, j’ai décidé de republier cet article afin de les remercier pour leur hospitalité.

Les Nigérians disent « travel and see » en Français on dirait « voyage et tu verras ». C’est une citation pleine de sens car effectivement le voyage est une incroyable découverte.  Je suis persuadé que la compréhension du monde et de ce qui le compose ne peut se faire uniquement chez soi.

Si  un jour  vous avez la possibilité ou l’opportunité de voyager que se soit dans votre pays ou à l’étranger, faites-le et vous en  reviendrai riche. Promis!

Depuis 5 ans maintenant je vis dans un quartier de la ville de Dakar appelé DIEUPPEUL.  C’est un quartier cosmopolite où règne une ambiance prompte à la cohésion, au mélange et à la tolérance.

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Vue du balcon, des talibés Baye Fall en train de récolter la dîme. @mbanyare

De mon balcon qui donne sur la chaussée, je suis spectateur privilégié d’une pièce de théâtre que m’offrent  quotidiennement les « Dieuppeulois » et ceux qui traversent le quartier. Les klaxons matinaux des bus de la société DAKAR DEM DIKK (DAKAR VA ET VIENT) et ceux d’autres véhicules sonnent le début du balai.

Accompagné de ma tasse de café et de ma clope, je regarde du haut de mon étage les élèves qui marchent vite pour arriver tôt à l’école, les travailleurs en voitures ou qui arrêtent des taxis, les étudiants qui attendent les bus très souvent bondés de monde.

Pour ceux qui n’ont pas de voitures, les transports en commun existent pour sortir du quartier. Les bus de DAKAR DEM DIKK (150 FCFA), les bus TATA et les « RAPIDES » (minimum 50FCFA) et les taxis (minimum 500FRCFA).

Les rues et les ruelles du quartier sont goudronnées et bien aménagées. Des arbres sur les allées pour faire de l’ombre quand il fait chaud, des bancs publics pour profiter des courants d’air. Les soirs quand je cherche l’inspiration je me rends dans l’un des espaces aménagés par la Mairie pour passer le temps et côtoyer d’autres personnes avec qui on discute sur l’actualité ou des histoires du quartier.

A DIEUPPEUL il y a plusieurs églises et Mosquées. Le Vendredi les musulmans vont paisiblement à la prière idem pour les chrétiens le dimanche. Lors des fêtes religieuses, les invitations  et les présents sont réciproquement échangées. Comme quoi on peut ne pas être de la même religion et vivre ensemble.

Des « Dieuppeulois » comme moi  ne sortent pas trop de leur quartier pour faire les achats. On y trouve la plupart des commerces :

Les boutiques sont à chaque coin de rue, boulangeries et pâtisseries nous régalent en friandises, des pharmacies et cliniques (clinique RABBI), restaurants, prêt-à-porter (Nara Boutique), et des bars comme chez Prospère qui font vibrer les Dieuppeulois le week-end.

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Une écailleuse du marché Castor. @mbanyare

Le principal marché est celui de Castor, c’est celui où toutes les femmes vont faire les courses pour le déjeuner de 14H. C’est un milieu très effervescent. Plusieurs petits boulots y sont exercés : Vendeuses sur étables, écailleurs et écailleuses de poisson, pousse-pousse, vendeurs à la sauvette.

Dès 5h du matin des camions chargés viennent livrer les produits frais aux commerçants. Ce sont les choux, carottes, poivrons, légumes, poisson, viande, poulets etc. Avec des amis (es) nous y allons le dimanche pour acheter du poisson pour concocter un bouillon bien pimenté à la Tyson (Nom d’un grand lutteur donné à un type de piment). Rien de mieux pour nous requinquer après un samedi mouvementé chez Prospère!

La sécurité est bel et bien assurée à Dieuppeul. Il y a un commissariat qui couvre le quartier et ses environs avec une caserne de sapeur-pompier.

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Lors d’un match de basket avec des amis.@mbanyare

Le sport n’est pas absent des installations. Plusieurs terrains de football et de basket, un terrain de pétanque, des salles de gym et de musculation. Des compétitions y sont organisées régulièrement rassemblant ainsi tous les jeunes autour du sport.

Spectateur et acteur en même temps,  je participe aussi à cette pièce de théâtre en fréquentant mes amis Sénégalais et d’autres nationalités du quartier, j’assiste aux mariages baptêmes et décès pour marquer mon attachement aux gens du quartier qui m’ont accueillis bras et cœur ouverts.

Au Gabon mes proches m’appellent maintenant le Sénégalais, tellement j’ai adopté certaines de leurs habitudes et expressions. L’esprit africain c’est aussi cela, s’adapter quelques soit le pays car au fond nous vivons les mêmes réalités et partageons les mêmes valeurs. Bon séjour à Dieuppeul.


LE GABONAIS SOUFFRE T-IL DU SYNDROME DE STOCKHOLM ?

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montage Barack Nyare Mba

On a coutume de dire que «  Chaque peuple mérite ses dirigeants ». En effet, le peuple mérite ses dirigeants car c’est lui qui les choisit dans une démocratie tout comme dans une dictature. Dans une démocratie le choix se fait par le vote, mais dans une  dictature il se fait par le renoncement.

On reproche très souvent aux Gabonais d’avoir ce comportement défaitiste et égocentrique qui les enferme dans la caverne d’oppression d’un régime qui a vu naître et mourir de nombreux quadragénaires qui n’ont connus que le régime en place. D’ailleurs une nouvelle génération est née et grandit  et peut être mourra elle aussi avec ce même régime.

Bref, je disais que ce comportement défaitiste et égocentrique qui pour certains semble être naturel et pour d’autres acquis par la force de l’oppression, nous empêche de prendre le taureau par les cornes pour enfin avoir notre avenir en main.

De mon point de vue aucun peuple n’accepte l’oppression de son propre chef, nous sommes tous habités par ce besoin de liberté qui nous pousse dans nos derniers retranchements pour l’obtenir ou la préserver. Mais pourquoi dans ce cas le gabonais accepte-il passivement cette oppression alors qu’il sait combien elle est nuisible ? D’ailleurs il semble développé de l’empathie et de la sympathie pour son oppresseur, à croire que nous souffrons du syndrome de Stockholm.

Il faut savoir que le syndrome de Stockholm désigne le phénomène psychologique observé chez les otages ayant vécu durant une période prolongée avec leurs geôliers et qui ont développé une sorte d’empathie voir une sorte de sympathie vis-à-vis de ceux-ci.

Qu’est ce qui explique ce phénomène paradoxal chez le gabonais? Je crois que la méconnaissance de soi, de ce qui caractérise même la nature du gabonais en sont l’une des explications.

En effet à l’école on nous a appris un seul pan de notre histoire. Il s’agit de celle de ceux qui ont collaboré avec l’oppression c’est-à-dire les colons et omis volontairement celle de ceux qui ont lutté contre cette même oppression. Je veux parler de Nyonda MAKITA, Emane Etoule, Wongo, Bombè. Pas grand chose n’est également racontée au sujet de ceux qui ont lutté contre Léon Mba c’est à dire Jean Hilaire Obame, Kassa Mapsi, Gondjout voir même les putschistes du Coup d’Etat manqué de 1964.

La connaissance de son histoire renforce la personnalité d’un peuple par contre sa méconnaissance l’affaiblit.  C’est le cas du gabonais. Ainsi nous avons grandi au fil des années avec cette culture de collaborer inconsciemment avec l’oppression en étant dépourvu de la capacité de lutter contre elle.  Résultat nous développons même de la sympathie pour nos geôliers. En somme nous sommes souffrants.

La deuxième explication est selon moi la déception qui est née de l’histoire politique contemporaine. Plusieurs tentatives populaires pour le changement de régime ont vu le jour mais n’ont malheureusement pas connu le succès escompté.

En 1993 Mba Abessolo mène une opposition radicale avec le soutien d’une grande partie du peuple. Aux portes du pouvoir il fait une volte-face qui fut un coup de massue pour les gabonais. Ce fut une grande déception pour le peuple.

En 1998 Pierre Mamboundou mène à son tour l’opposition, malgré sa bonne volonté il ne parvient pas à renverser démocratiquement le régime à la suite d’un consensus post électoral.

En 2005 aucun homme politique n’a la carrure pour renverser  démocratiquement le régime en place malgré la candidature de Pierre Mamboundou pourtant populaire. Une énième déception pour les gabonais.

En 2009 le président Bongo décède et les élections anticipées sont organisées. Une fois encore, malgré les candidatures du sulfureux André Mba Obame et du cacique Pierre Mamboundou, l’opposition n’arrive toujours pas à prendre le pouvoir en dépit de tout ce qui a pu se dire autour des résultats. Sans oublier la volte-face d’Oye Mba qui avait retiré sa candidature le jour  même du vote. Nouvelle déception.

Ajouter à ce rappel historique il y a les va-et-vient entre l’opposition et la majorité de certains hommes politiques pour bien entendu profiter des avantages du pouvoir.

En somme ce sont là quelques éléments qui entravent l’engagement des gabonais pour un changement véritable. Il est clair qu’il existe une véritable  crise de confiance et de suspicion entre le peuple et ses dirigeants. Ils sont vus comme des personnes malhonnêtes cherchant à préserver leurs privilèges, à accéder à la richesse ou à la conforter pendant que le peuple souffre. Résultat chacun s’occupe de soi à son niveau.

Le Gabonais est une personne trahie par non seulement ses gouvernants mais aussi par les leaders de l’opposition qui n’ont respectivement pas tenu leurs promesses pour des convenances personnelles ou politiciennes.

Personne si non pas grand monde ne veut prendre le risque de s’affirmer politiquement au risque de perdre son travail ou ses privilèges. Pourquoi le feraient-ils d’ailleurs? Pour ensuite être déçus une nouvelle fois  ou pour mettre en péril le travail qui nourrit leurs enfants? C’est difficile ! C’est pourquoi certains préfèrent le statu quo avec ce régime que d’essayer le changement avec l’opposition, et vice versa.

Dans un tel climat peu propice à l’engagement, sur quoi devons-nous fonder le changement tant attendu ? Je pense que nous devons le fonder sur deux principales choses : L’espoir en l’avenir et la confiance en nous-mêmes.

L’espoir parce que c’est lui qui nous fait vivre, c’est lui qui nous réveille tous les matins pour aller au travail, à l’école et à nos occupations en espérant que la journée sera pleine de réussite. L’espoir parce que nous n’avons pas le choix que de changer. Le monde change et nous devons nous arrimer à ce changement qui nous est imposé par la nature du monde et de l’homme. Espoir parce que la jeunesse représente 65% de la population, elle portera les changements que nous souhaitons pour ce pays qui nous est cher.

La confiance en nous-mêmes parce que personne ne fera ce changement à notre place. Nous sommes fiers d’être gabonais, nous sommes braves et intelligents. Nous sommes unis et nous nous connaissons tous. Avec un peu de volonté et de détermination, nous pouvons nous unir pour ensemble marcher  main dans la main vers cette destination qui changera à jamais le Gabon.

Union Travail Justice, telle est notre devise. Alors qu’attendons-nous pour nous unir afin de travailler ensemble pour un Gabon juste et démocratique ?

A bon entendeur salut.