Cessez de vous plaindre, engagez-vous !

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Barack Obama et quelques jeunes leaders africains. C/P iipidigital

Combien de fois vous êtes-vous plaints des ordures qui jonchent les rues de l’alcoolisme et des drogues dans vos quartiers? Combien de fois avez-vous reproché aux autorités de ne pas faire leur job au service de la communauté ? Je parierais sur des milliers de fois. Et vous combien d’actions avez-vous accomplies en faveur de votre communauté ?

La sage personne, aussi jeune soit-elle, doit savoir que « La critique est aisée mais que l’art est difficile » surtout dans nos pays africains où les réalités inhérentes à la gestion de nos collectivités locales, de nos Etats, ne contribuent pas forcément à la satisfaction des aspirations de mieux vivre et de mieux-être des jeunes.

Dans le cas du Gabon les jeunes représentaient en 2012 près de 65 % de la population, la majorité de cette frange avait moins de 18 ans. Le malheur des jeunes, c’est qu’ils sont aussi les premiers frappés par la pauvreté, le chômage, l’alcoolisme, les vices, l’immigration et l’acculturation. Les jeunes sont également les premiers concernés dans les innombrables discours politiques et des politiques publiques, ils sont un temps, sacrés et un autre temps sacrifiés.

On dit souvent : « Les faits sont sacrés, mais les commentaires sont permis », les chiffres parlent d’eux-mêmes, ils ne mentent pas comme les hommes. Face à ces réalités statistiques, doit-on se limiter à faire des « commentaires » ? Continuer à nous plaindre comme des enfants apeurés ? Ou réfléchir ensemble pour trouver des solutions idoines à quelques-uns des problèmes que nous rencontrons ?

C’est à mon sens les véritables questions que nous devons nous poser, car je trouve inconcevable que nous persistions dans cette attitude d’attentistes qui nous maintient la tête sous l’eau. Je ne sais pas pour vous, mais de mon côté la mauvaise situation des jeunes et le souci d’améliorer son environnement me fait réfléchir parce que nous (jeunes) sommes au cœur de tous les dangers et enjeux.

En sommes, cette réflexion que j’ai entamée fait rejaillir la sempiternelle problématique sur la responsabilité des jeunes face à leurs propres difficultés. L’une des pistes de solutions est la prise d’initiatives. Il ne s’agit point de celles qui consistent la veille des élections, à créer des associations factices pour soutenir les mêmes partis politiques véreux.

Ce genre d’initiative politique ne nous responsabilise point, mais nous rend plutôt complices de nos propres malheurs pendant que les mêmes s’embourgeoisent le temps de leurs interminables mandats.

Les prises d’initiatives dont je parle ont trait à l’amélioration de notre cadre et de nos conditions de vie. Je parle de l’entrepreneuriat social, des coopératives agricoles ou artisanales, des associations professionnelles, communautaires ou culturelles, des syndicats, des ONG de défense des droits de l’homme, de la protection de la nature et de l’environnement, des comités de quartier, etc.

Ces organisations nous apprennent à nous assumer, nous entraider, à travailler ensemble et à nous tolérer malgré la différence de sexes, d’origines, de religions et même de partis. Quoi de mieux pour renforcer cette fraternité, cette union, qui nous fait très souvent défaut.

Je sais que beaucoup avoir un bon salaire et rouler dans leur belle bagnole sur les routes de Libreville est suffisant. Ils regardent avec mépris les souffrances de la communauté. Pour eux, seuls leurs problèmes les préoccupent, ils n’ont pas le temps de parler des difficultés du quartier ou de leur commune. On vit où là ? Un peu d’initiatives quand même !

L’égoïsme est devenu le sentiment le mieux partagé parmi les jeunes, surtout diplômés, alors que nous gagnerons à nous mutualiser, à unir nos intelligences et compétences au profit de tous. Nous n’allons tout de même pas réinventer la roue, car sous d’autres cieux c’est en s’organisant que d’autres jeunes sont venus à bout des problèmes que nous vivons.

Que tu sois travailleur, chômeur, élève ou étudiant, fille ou garçon,  chacun de nous devrait accorder régulièrement à la communauté quelques heures de son temps libre comme bénévole ou membre d’une association ou organisation qui vise à l’amélioration du bien-être social. C’est le minimum que nous pouvons faire pour participer à l’effort de changement.

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espritafricain

Commentaires

nathyk
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Le changement commence par nous-memes. Il est temps que les jeunes comprennent que c'est eux qui ont les capacites de changer ce monde.

cerjul.orchid
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J' apprécie beaucoup ton article, et surtout l'esprit avec lequel , il est rédigé. Je dis souvent qu'il est grand temps que la jeunesse africaine, s'implique dans son pays, et l'accompagne dans son émancipation. Que ton appel soit entendu, que l'écho soit favorable , c'est tout le mal que je te souhaite. Bonne chance, pour la tache, et surtout beaucoup de courage, car elle est immense, mais doit être accomplie.