La Guinée Equatoriale dit NON à l'intégration sous-régionale.

 

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La décision de la Guinée Equatoriale de ne PLUS appliquer dès Janvier 2014 l’accord sur le principe de la libre circulation des biens et des personnes dans la zone CEMAC ( GABON-CAMEROUN-CONGO-CENTRAFRIQUE-GUINÉE EQUATORIALE-TCHAD), prouve une fois de plus que ce sont les plus grands producteurs de pétrole de la région d’Afrique centrale qui retardent l’intégration sous-régionale tant voulue par les populations et les entrepreneurs. Quel paradoxe !!

Pour le rappel des faits, les états membres de la zone CEMAC s’étaient réunis  exceptionnellement le 14 Juin 2013  à Libreville lors d’un Forum économique pour signer l’accord sur la libre circulation des biens et des personnes. 6 mois plus-tard, la Guinée Equatoriale, pays signataire, se rétracte contre toute attente pour des raisons en somme d’insécurité que pourrait causer cet accord. Il faut savoir que ce pays ne compte que 700.000 habitants et est parmi les autres le plus petit démographiquement et le plus riche en revenue. Il est troisième producteur de pétrole brut en Afrique. C’est sans aucun doute pour éviter une invasion massive des ressortissants de la CEMAC dans leur pays à la recherche du jackpot, que les autorités ont décidé de la non-application de cet accord.

Cette décision n’est pas l’apanage de la Guinée Equatoriale parce que mon pays le Gabon avait également été dans les années 9O et début 2000 contre cette libre circulation, bloquant ainsi l’intégration sous-régionale pendant des années. La situation économique et démographique du Gabon n’était pas à l’époque loin de celle de la Guinée Equatoriale aujourd’hui, une population très faible dans un pays qui génère des revenus pétroliers énormes. Les rapatriements massifs « d’étrangers » de la communauté ou des autres pays d’Afrique, ont toujours eu pour objectif de diminuer le nombre d’expatriés sur le territoire national pour,selon les autorités, enrayer le problème de l’insécurité. Ce phénomène est courant actuellement en Guinée Equatoriale où les Camerounais sont victimes de rapatriement parfois spontanés.

En principe c’est quand un pays est riche et prospère qu’il accueille beaucoup « d’étrangers mais par contre il les refoule lorsqu’il y a la crise. Chez nous en Afrique centrale ce principe n’est pas respecté car aucune de ces deux situations ne favorisent l’intégration sous-régionale pour les simples et mauvaises raisons qu’il existe quelques tensions politico-diplomatique entre certains Etats membres, l’absence de réels projets communs d’intégration qui permettraient un partage des biens faits de celle-ci. On entend parler de la compagnie communautaire AIR CEMAC depuis plus de dix ans ou encore le passeport CEMAC, aucun de ces projets n’a jusqu’alors abouti. L’exemple de l’UEMOA est pourtant à « coté de nous », il devrait inspirer les décideurs de notre communauté car c’est un model de réussite d’intégration économique social et culturelle.

Vu que ce n’est qu’un seul pays qui a désisté jusqu’à présent, espérons qu’un autre ne lui emboîtera pas le pas d’ici Janvier prochain. C’est vraiment pas croyable ce qui se passe dans cette espace économique depuis 1994.

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Auteur·e

espritafricain

Commentaires

Chantal Faida
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Le politique des pays de la sous région devrait interroger la population pour éviter toute frustration dans les grandes décisions d'intégration ou non de leur pays à une quelconque organisation sous régionale.

Barack Nyare Mba
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Ce qui n'est souvent pas le cas.Ils décident tout seul comme des rois. Toutefois l'intégration lorsqu'elle permet les échanges doit être mis en avant pour permettre au peuple Africain de se coutoyer. C'est une nécessité absolue pour tout le continent.